Serena est, depuis 2008, un fonds de capital-risque qui investit dans des start-ups techs. Nous avons 5 fonds avec lesquels nous pouvons investir des tickets qui vont de l’ordre de quelques centaines de milliers d’euros à douze millions d’euros. Nous investissons majoritairement dans des sociétés européennes mais qui ont vocation à s’internationaliser très vite. Pour les plus connues d’entre elles, il y a notamment Dataiku ou La Fourchette.
Nous avons investi au total dans 75 sociétés et comptons une cinquantaine d’entre elles en portefeuille aujourd’hui. Quant à notre équipe, elle est actuellement composée d’une vingtaine d’employés.
Je suis arrivé chez Serena en septembre 2018, il y a environ 3 ans comme bras droit du directeur financier. Je gérais la finance et des opérations, en soutien de l’équipe d’investissement, décisionnaire quant aux sociétés dans lesquelles Serena va investir. Nous avons plus de mille dossiers à analyser par an.
Aujourd’hui, je travaille également sur des sujets de Talent Acquisition pour mettre à disposition de nos sociétés des talents qualifiés et triés sur le volet. J’ai aussi contribué à quelques opérations marketing de Serena et à des initiatives comme la VC List, qui est une liste de fonds de capital-risque mondiaux que l’on met à jour chaque année. Cette liste est destinée aux entrepreneurs français qui cherchent à lever des fonds et qui se demandent quel est le bon fonds pour intégrer leur capital. J’ai par ailleurs coproduit le SaaS Benchmark pour réunir des métriques de sociétés SaaS qui cherchent à savoir si leurs KPIs financiers et opérationnels sont compétitifs par rapport à leur marché.
Dernièrement, j’ai activement participé à des dossiers d’investissement dont ceux de Monisnap et Memo Bank, deux fintechs.
Avant, nous avions des initiatives plutôt au bureau : nous recyclions, refusions les couverts en plastique pour le déjeuner… mais cela était limité au bureau et très dépendant des employés. Il n’y avait pas de démarche globale ni une volonté de suivre nos initiatives dans le temps et de les quantifier.
L’année dernière, nous voulions savoir où nous en étions et nous voulions aller plus loin, que ce soit à l’échelle des employés de Serena mais aussi à l’échelle de notre portefeuille pour que notre initiative soit globale et cohérente. Nous avons établi une feuille de route dans laquelle nous avons intégré un bilan carbone avec Carbo et commencé à suivre ces indicateurs dans le temps. Enfin, nous avons mis en place des initiatives pour encourager nos sociétés en portefeuille à réduire leur empreinte et indirectement réduire la nôtre.
En tant que financeur de l’innovation, Serena a un impact sur l’innovation d’un point de vue technologique. Dernièrement, nous avons voulu nous engager sur d’autres formes d’innovation comme l’innovation d’un point de vue environnemental grâce à Carbo ou l’innovation d’un point de vue social grâce au lancement d’un chantier sur les sujets de l'inclusion et de la diversité. D’un point de vue gouvernance, nous avons aussi un rôle important à jouer car nous faisons souvent partie du conseil d’administration des sociétés dans lesquelles nous investissons.
Serena a majoritairement un impact indirect sur l’environnement via l’impact des sociétés de son portefeuille. L’impact environnemental de nos sociétés n’est pas élevé car nous ne finançons pas de sociétés industrielles, mais il nous semble important de sensibiliser toutes les entreprises à ces problématiques très tôt dans leur croissance.
Pour notre feuille de route, nous avons fait un benchmark des outils qui existaient sur le marché. Ce qui a fait la différence chez Carbo c’est l’échange que nous avons eu avec Simon, le CEO. Carbo était la seule solution qui proposait un système modulable et flexible à nos start-ups pour ne pas les contraindre. Nous voulions plutôt les encourager à mettre en place les bonnes initiatives dans leurs organisations.
Nous avons pu tester la plateforme avant de la proposer aux sociétés de notre portefeuille et l’avons appréciée. Nous avons été bien accompagnés, et ce qui était primordial c’était la possibilité de faire évoluer notre partenariat au fil du temps en fonction du retour de nos start-ups sur l’outil.
Nous comptons chez Serena sur une communauté extrêmement active que nous avons lancée il y a quelques années. Cette communauté que nous appelons la Serena Squad rassemble près de 500 C-levels des sociétés de notre portefeuille.
Elle a accès à un espace en ligne qui contient des guides exclusifs, des ensembles de bonnes pratiques très actionnables et liés à de nombreux domaines (marketing, tech, produit) dont celui de l'ESG. Elle se réunit par ailleurs régulièrement lors d'ateliers de travail que nous organisons et qui sont animés par des spécialistes externes afin de favoriser les échanges d'expertise.
Nous proposons aussi des coachings avec des membres de l'équipe de Serena qui ont un passé d'entrepreneur - les Operating Partners afin d'adresser les défis opérationnels quotidiens des C-levels. Sur ces points, nous avons verticalisé la proposition de valeur sur le marketing, la tech, les ventes, la finance mais nous n’avions pas encore verticalisé cette problématique sur les sujets ESG. Nous avons adopté la même approche pour adresser les sujets ESG et commencé à produire des contenus et des événements sur cette thématique. Ces workshops ont été lancés en septembre et ont lieu tous les 2 mois sur différentes problématiques : le label B-corp, comment et pourquoi devenir une entreprise à mission, etc. Nous avons dédié une rubrique entière sur la plateforme en ligne réservée à notre Squad et nous l'alimentons d'articles liés à l'ESG, et de bonnes pratiques... Nous avons également tenu à monter en compétence chez Serena pour être en mesure de partager nos connaissances et notre expérience avec les sociétés du portefeuille.
Nous avons intégré cela dans le package d’onboarding de nos start-ups au sein de notre Serena Squad. Il est important pour nous de diffuser cette démarche ESG et de l'intégrer dans nos processus au lieu de la dissocier du reste de notre accompagnement. Nous avons pris part à des tables rondes avec d’autres fonds d’investissement pour avoir une émulation à l’échelle du marché du capital risque en France et pour ne pas se contenter d'une initiative isolée.
Faire son bilan avec Carbo, c’est simple à mettre en place et non contraignant. Le plus tôt est le mieux. Plus on tarde à faire son bilan carbone et plus c’est compliqué pour l’intégration du nouvel outil. Le faire tôt, c’est pouvoir faire en sorte que les initiatives fassent partie intégrante de la marque employeur. J’ai l’occasion de rencontrer énormément de candidats chaque semaine qui sont à la recherche d’une nouvelle opportunité dans l’écosystème start-up et j’ai remarqué que les candidats de moins de 30 ans évoquent systématiquement le terme «impact» ou la phrase «je veux travailler dans une entreprise qui a du sens» lors de nos entretiens. Aujourd’hui, une société qui ne se positionne pas sur ces enjeux aura du mal à recruter des jeunes pousses prometteuses.