So good MAIF Festival : « Ils verront que l’impact, c’est pas que manger des graines et porter des pulls qui grattent »

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màj en septembre 2024

L’impact est une fête. En tout cas à Marseille, du 19 au 21 septembre prochains avec le So good MAIF Festival, un événement joyeux et un peu fou organisé main dans la main par le média et l’assureur. Interview avec Loïc Yviquel, « meneur de jeu » de l’événement aux côtés de la cofondatrice Stéphanie Ampart et de l’équipe du festival. 

Le So good MAIF Festival propose de « vivre l'expérience un peu folle d'un monde différent », ça veut dire quoi ?

Loïc Yviquel : Ce qu’on cherche à faire, c’est de sortir des débats anxiogènes et démobilisateurs et proposer un regard un peu décalé sur l’impact social et l’impact environnemental. On veut montrer que ça peut être fun, et qu’on peut se marrer. 

L’idée d’organiser un festival, elle est venue dès les débuts de So good. Mais comme on est né en 2020, soit en plein covid, bon… ce n’était pas très stratégique ! En tout cas, depuis le début on pense qu’on a besoin de se rassembler, de discuter, de danser, de boire des coups tous ensemble. De se faire des câlins, quoi ! 

L’idée, c’est qu’ensemble, on ira plus loin ? 

L. Y. : L’idée c’est surtout que personne n’a la vérité. Si quelqu’un avait la vérité, ça se saurait, d’ailleurs ! Alors puisque personne n’est parfait, il faut tous qu’on se parle, qu’on soit quelqu’un de très convaincu sur ces sujets ou pas d’ailleurs. Si on change le monde, c’est pas avec un petit groupe, c’est avec tout le monde. La planète, on est tous dessus, jusqu’à preuve du contraire. 

La programmation rassemble des conférenciers, des humoristes, des artistes. L’idée c’est qu’il y en ait pour tous les goûts ?

L. Y. : C’est ça ! Certains ont pu nous reprocher, notamment sur la partie concerts, de ne pas avoir de ligne claire. Mais c’est ce qu’on veut ! Le public qui vient voir Izia, ou Soso Maness, c’est pas du tout le même et c’est tant mieux, c’est une manière de sortir de l’entre soi. 

Le So good MAIF Festival est un festival pour tout le monde. La ligne éditoriale du festival ne s’adresse pas qu’à des personnes qui ont déjà une sensibilité écologique. D’ailleurs, j’adorerais que le public soit rempli de personnes qui découvrent l’écologie. Ils verraient qu’on peut rigoler, qu’on n’est pas clivant.

Cette année, on a programmé le rappeur Rim’K par exemple, qui n’est pas particulièrement connu pour ses engagements écologiques (rires !). Il va amener avec lui un public qui va se retrouver à tester de l’alimentation végétale par exemple. Ils vont se dire : « Attends, mais c’est pas dégueulasse en fait ! ». Ils verront que l’impact, c’est pas que manger des graines et porter des pulls qui grattent, pour caricaturer l’expression d’une ancienne figure politique de l’écologie. 

L’écologie a besoin de se refaire une street-cred, en fait ? 

L. Y. : Elle a besoin qu’on recrée des imaginaires d’avenir. Aujourd’hui, il suffit d’ouvrir Netflix pour se dire : « Wahou, j’ai pas DU-TOUT envie d’aller vivre dans le monde de demain ». Donc c’est tout bête, mais il nous faut des imaginaires qui donnent envie. Moi je suis né en 1972, j’ai côtoyé des imaginaires qui m’ont projeté dans l’avenir, qui m’ont donné envie d’aller de l’avant. Mais là, une série sur 2030, il y a peu de chance pour qu’elle envoie du rêve. On a atteint les limites des vieux imaginaires, maintenant il en faut de nouveaux. 

Sur votre site, on voit qu’on pouvait choper sa place en échange de 4 heures données à une association ou en échange de détritus, grâce au « guichet des déchets ». Vous vous êtes éclatés sur les concepts ? 

L. Y. : Ça, c’est les effets de la bière ! Non je rigole, en fait on travaille avec un mec super qui s'appelle Rémi Sabouraud, qui est notre Directeur de la créativité. Il nous trouve que des idées à la con comme ça, et il en trouve pas mal, d’ailleurs. Par exemple, on va mettre des personnes sur des grandes chaises d’arbitres avec des mégaphones – on a copié ça sur les JO ! – et quand quelqu’un vient et demande par exemple où sont les toilettes, ou par où rejoindre telle scène, il va répondre en mode chauffeur de salle : « les chiottes c’est au fond à droiiiite », ou « la salle bidule, c’est par lààà ». L’an dernier, c’est aussi Rémi qui a eu l’idée de récupérer des bleus de travail achetés à une friperie et de les broder aux couleurs du festival. C’est plus sympa que des t-shirts neufs avec un logo !

Pour le dîner d'ouverture, on a innové aussi. Souvent les dîners d’ouverture, c’est chiant, alors on a créé une grille de bingo avec des mots comme « inclusion », « impact » ou « LGBT » et à chaque fois qu’un mot est prononcé dans la série discours, on coche. Quand on a toute la carte, on gueule « Bingo ! » C’est des petits trucs qui font qu’on repart avec le sourire. 

Ça va, c’est sympa son métier, à Rémi !

L. Y. : Je te confirme. L’an dernier il nous a même imaginé un « vélit ». C’est comme le vélib, mais c’est un vélo avec un lit. T’es sur le toit terrasse, ton pote pédale, et toi t’es dans ton lit. 

Au festival, les entreprises aussi sont de la fête. Pourquoi ? 

L. Y. : Quand on a créé le festival avec Stéphanie Ampart, la cofondatrice de So good, on a bu des verres, et on s’est dit : « Si on le fait, comment faire les choses bien et un peu différemment, avec un pas de côté ? ». Et en fait, on s’est dit qu’on voulait impliquer à la fois  le grand public et les entreprises car elles sont un vrai levier de changement – et qu’elles ont de quoi financer le changement. On s’est demandé ce qu’on pouvait leur proposer d’autre que du simple sponsoring ou de vulgaires panneaux avec leur logo, et on a imaginé une démarche plutôt apprenante. On s’est positionné mi-septembre pour coller à la période des séminaires de rentrée, et on s’est installé à Marseille. L’idée c’était que les entreprises se disent : « Un séminaire où on s’amuse tout en pouvant apprendre 2-3 trucs, c’est cool ! » Voilà comment ça s’est passé. 

L’idée, c’est qu’elles fassent leur rentrée en ayant la sensation de prolonger l’été, c’est ça ?

L. Y. : Voilà. Tu reviens de vacances et tu te dis : « C’était bien, le sud, la mer tout ça, vas-y, on y retourne mais pour le taf ». C’est autre chose qu’un séminaire façon Chateauform’ dans le nord de la France – attention je n’ai rien contre le nord de la France !

La programmation laisse aussi une grande place aux associations. C’est elles, les boss de l’impact ? 

L. Y. : Elles sont essentielles ! Surtout, on essaie de mélanger le monde associatif et le monde des entreprises. À Marseille, il y a une initiative qui cartonne qui s’appelle Samedi bien. En gros, c’est le samedi matin, on s’inscrit et on est invité à aller passer 4 heures dans une association. 

Dans le programme dédié aux pros, on a fait un peu la même chose, et on a appelé ça Marseille Express. Le jeudi soir, on envoie les pros passer 4 heures dans une association. C’est l’occasion d’aider, mais surtout de comprendre les spécificités de leur modèle, leurs enjeux… L’idée comme pour le reste c’est de proposer un terrain qui soit apprenant : que les gens passent du bon temps tout en apprenant des choses. 

Vous êtes déjà sold out depuis plusieurs jours sur une partie de la programmation. L’an prochain, vous avez prévu de grandir ?

L. Y. : Le succès de l’édition de l’an dernier a fait qu’on est passé sur un format un peu plus grand cette année, mais on n’a pas vocation à grandir davantage. C’est important. On est à la Friche la Belle de Mai, un lieu qui correspond parfaitement à notre ambition : d’abord, la jauge est limitée – donc on ne sera jamais plus de 10 000 – et c’est un lieu en plug and play qui nous permet de ne pas avoir à déplacer de scènes ou déployer de grandes infrastructures, tout existe déjà. C’est tout ça qui nous permet d’avoir un bilan carbone très léger. Si on doit se développer ce sera plutôt en organisant d’autres festivals ailleurs, et dans d’autres lieux. 

Ce n'est pas notre festival qui va sauver le monde, on n’est qu’une petite pierre dans un grand édifice. Mais on est bien décidés à kiffer, se marrer, et faire avancer les choses tant qu’on peut. Notre ADN avec le média et la radio, c’est le trio Humain, Histoires, Humour, donc on va continuer d’œuvrer à notre manière dans cet environnement là. D’ailleurs, on va sans doute bientôt lancer le So good Comedy Club, parce que ça va avec ! 

C’est une vraie annonce, ça ?

L. Y. : Carrément ! 

So good MAIF Festival, seconde édition du 19 au 21 septembre 2024 à la Friche la Belle de Mai, à Marseille. Carbo média est partenaire de l'événement.

Millie Servant
Millie est journaliste et rédactrice en chef. Elle défend un journalisme écolo, joyeux, sans anxiété ni techno-solutionisme.
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