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On parle aussi de score carbone ou de CO2-score . Pour faire simple, c’est le cousin du nutriscore (ce fameux code qui donne la valeur nutritionnelle d’un produit alimentaire). La différence ? Cet indicateur donne quant à lui l’impact des émissions de gaz à effet de serre générées pour chaque produit et/ou service. En faisant le cumul de tout ce que l’on utilise, on peut également s’en servir pour connaître son propre impact carbone. Que ce soit en tant que personne, en tant qu’entreprise ou entité. Bref, qui que l’on soit ou quoi que nous soyons.
💡 Pour la petite histoire, cet indicateur était une des 146 propositions de la fameuse Convention citoyenne pour le climat lancée à l’initiative d’Emmanuel Macron .
💡 Bon à savoir : Il se pourrait que cet indicateur fasse son apparition sur les emballages de nos produits de consommation du quotidien dès 2024. Qu’est ce qui explique ce délai de mise en place ? Il est nécessaire de laisser le temps à chaque entité de mesurer efficacement ce fameux impact. Et justement, venons-en au calcul.
Comment se mesure le carbone score ?
L’option analyse du cycle de vie du produit ou service
Le score carbone peut être mono critère. Il analyse alors principalement les émissions de gaz à effet de serre. Il peut également être multi-critères. Dans ce cas, on considère les différents impacts environnementaux comme le réchauffement climatique, l’eutrophisation, l’éco-toxicité, l'analyse du cycle de vie (ACV). Pour l’ACV, cela inclut notamment 8 aspects fondamentaux :
- La production des matières premières
- Le transport des matières premières nécessaire à sa production
- La fabrication et l’assemblage du produit
- L’emballage et le packaging du produit
- La logistique jusque chez le consommateur
- L’utilisation du produit pendant toute sa durée de vie
- La gestion des déchets qui ne peuvent pas être recyclés
- Le recyclage des composants du produit
Le carbone score ou le bilan carbone d’un produit (ACV simplifiée)
Le calcul est réalisé grâce aux données de la Base Carbone de l’ADEME. Cette banque d’informations est publique et actualisée quasi quotidiennement. Elle se compose de 19 guides sectoriels et 5311 facteurs d’émission validés dans des catégories classées en 3 scopes:
- Scope 1 : Ce sont les émissions directes, qui ont eu lieu dans le périmètre de l’entreprise. On y retrouve les sources fixes et mobiles de combustion, tout ce qui est lié aux procédés, les émissions directes fugitives (donc le rejet de polluants) et directes issues des terres, de leur changement d'affectation et de la forêt.
- Scope 2 : Cette partie regroupe tout ce qui est considéré comme répercussion indirecte liée à la consommation d’énergie (électricité, chaleur, vapeur ou froid, etc…).
- Scope 3 : Pour faire simple, c’est tout le reste. En général, ce dernier scope est divisé en 2 parties (amont ou ce qui intervient avant la production des biens ou services vendus; aval ou ce qui intervient après la production des biens ou services vendus). On peut alors mesurer de nombreux aspects (déchets générés, déplacements professionnels, fin de vie des produits, etc…).
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Quelques résultats d’une analyse carbone score
Le résultat d’un bilan carbone s’exprime en kilogrammes ou tonnes équivalent CO2. Pour mieux vous projeter, découvrez ci-dessous quelques exemples de résultats :
- Le cas d’une éolienne : Pour l’éolien onshore, l'ADEME estime que le taux d’émission d'une éolienne est de 14,1 g CO2e par kWh. Pour l’éolien offshore, ce taux atteint 15,6 g de CO2 par kWh.
- Le cas d’un panneau photovoltaïque : Pour un mix électrique européen, l'ADEME estime que le taux d’émission d’un panneau photovoltaïque est de 32,3 g CO2eq/kWh, pour un mix électrique de fabrication français il serait de 25,2 gCO2eq/kWh.
- Le cas d’un festival : Selon The Shift Project, un festival en France qui accueillerait 280 000 personnes sur quatre jours chaque année, en périphérie, émet potentiellement 14 000 tonnes équivalent CO2e. Cela fait environ 50 kg de CO2 par festivalier.
Zoom sur la mesure du carbone score d’une entreprise
Le carbone score d’une entreprise permet d’analyser les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre générées par l'ensemble de ses activités. A partir de janvier 2023, cette démarche sera d’ailleurs obligatoire pour toute entreprise de plus de 500 salariés en France métropolitaine et pour les entreprises de plus de 250 salariés en outre-mer. Le calcul se base sur 2 éléments :
- Les émissions « physiques » : En d’autres mots ? La quantité consommée s'exprime dans l'unité du produit (litres d'essence, m2 de surface, kg d'ananas, etc).
- Les émissions « monétaires ». En d’autres mots ? La quantité de CO2 générée par un produit / service, à partir de son prix.
On vous explique tout dans notre article Bilan Carbone Entreprise : le guide complet 2022.
Le carbone score est-il suffisant pour mesurer son impact ?
Le score carbone est une excellente base.
Il peut évidemment être complété par d’autres analyses afin de pousser la démarche. Il est alors possible de mesurer les autres types d’émissions (méthane, protoxyde d’azote, ozone, etc…) et les autres formes d’impact (biodiversité, sol, eau, etc…). Le score carbone reste cependant largement suffisant pour avoir une vision pertinente de l’impact d’une entreprise sur le réchauffement climatique et identifier efficacement les mesures à mettre en place.
En résumé ? Le carbon score est le point de départ d’une stratégie réussie d’un point de vue réduction des émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise.
Top 8 des équivalences pour 1kg de CO2 à connaître
L’empreinte carbone d’un français serait en moyenne de 10 t de CO2 par an. C’est trop. Pour rester surla bonne trajectoire, les experts s’accordent à dire qu’il faudrait plutôt être autour de 2 tonnes au maximum par personne. Pour vous aider à mieux vous projeter, voici quelques équivalences pour 1kg de CO2 :
Qu’en est-il de la compensation de l’empreinte carbone ?
Bonne question ! Cela fait échos au fameux “neutre en carbone” que l’on voit fleurir un peu partout.
La notion de neutralité carbone
Il y a une différence à faire entre impact sur l’effet de serre et compensation carbone. Ce sont deux démarches qui se complètent mais à l’action très différente.
La différence entre score carbone et compensation
Il convient de préciser deux éléments essentiels :
- Le score carbone a pour objectif d’évaluer l’impact d’un produit ou d’un service
- Le score carbone n’évalue par l’impact d’une entreprise dans sa globalité
- La compensation carbone est une mesure complémentaire visant à compenser l’impact d’une entreprise, une fois les efforts structurels de réduction mis en place. Ce procédé ne vise donc pas à réduire l’impact.
FAQ : Tout comprendre au carbone score
Zoom sur le bilan carbone personnel. Le calcul est assez simple. Émissions de CO2 = quantité consommée x facteur d'émission. Pour t’aider dans la démarche, utilise le calculateur carbone Hello Carbo. Le tour est joué en quelques minutes à peine !
Selon, le commissariat général au Développement Durable, le bilan carbone d’un français serait d’environ 4,4 t de CO2 par personne. C’est moins que l’empreinte carbone moyenne d’un européen (7,2 t CO2/ personne en 2014) et plus que les objectifs (entre 1,6 à 2,8 t par personne).
C’est une excellente base pour connaître ses émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d'azote, etc…) et identifier des pistes pour réduire son impact. Autrement dit ? Comprendre pour mieux agir ensuite.
Il existe des dizaines (voire des centaines de solutions). Voici les 10 bonnes pratiques les plus connues pour faire baisser son bilan carbone :
1- Passer à des ampoules basse consommation (LED)
2- Eteindre les appareils numériques quand ils ne sont pas utilisés
3- Privilégiez les mobilités douces et transports durables (bye-bye la voiture thermique)
4- Acheter des équipements reconditionnés plutôt que neufs
5- Boire l’eau du robinet plutôt que de l’eau en bouteille
6- Consommer des produits bios, locaux et de saison
7- Entreprendre des travaux pour un habitat moins énergivore
8- Réduire la pollution digitale en triant ses données (mails, photos, etc…)
9- Choisir des équipements et électroménagers performants et économes en énergie
10- Limiter les voyages en avion