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La Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) n’est plus réservée aux grandes entreprises : les PME et les start-ups peuvent (et doivent) également s’en saisir. Vous mettez déjà en place des actions concrètes pour renforcer votre éco-responsabilité ? On dit bravo ! Mais, croyez-nous sur parole, pour progresser et inscrire vos meilleures actions dans le temps, il vous faudra être en capacité de les suivre et de les analyser. Des indicateurs donc 😀. Sans y passer toutes vos journées, et à condition de respecter certains principes, l’exercice du reporting extra-financier peut notamment vous aider à synthétiser tout ça. Exemples et explications.
Le reporting extra-financier en bref
Il s'agit d'un document qui permet de communiquer sur les engagements RSE de son entreprise.
Le reporting extra-financier concerne les entreprises qui ont au moins 500 employés ainsi que les entreprises cotées ayant plus de 40 millions d'euros de chiffre d'affaire et les entreprises non cotées ayant plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaire.
Le rapport RSE est une liste d’indicateurs sans lien les uns aux autres et n'impliquant aucun engagement tandis que le reporting extra-financier, lui, permet aux sociétés de définir leurs enjeux prioritaires et les engagements auxquels elles répondront.
Qu’est ce qu’un reporting extra-financier ?
Définition
Un reporting extra-financier - appelé aussi reporting ESG ou reporting RSE - est un document servant à « communiquer sur les implications sociales, environnementales, sociétales de ses activités ainsi que sur son mode de gouvernance » selon le ministère de la transition écologique.
Cette directive ne sera transposée dans la loi française qu’en juillet 2017, puis intégrée au code du commerce.
Quelles sont les entreprises concernées par l’obligation d’un reporting extra-financier ?
Les entreprises ayant pour obligation de rédiger le document sont les suivantes :
- Toutes sociétés cotées ayant un bilan total de 20 millions d'euros ou un chiffre d’affaire de 40 millions d'euros net ;
- 500 salariés employés ;
- Si la société est non cotée, le montant total du bilan ou du chiffre d'affaires doit représenter 100 millions d'euros avec 500 salariés.
🖐 Cela concernerait seulement 3800 entreprises françaises !
Reporting extra-financier, DPEF et rapport RSE
Trois noms pour désigner un document faisant état des pratiques environnementales, sociales et économiques ? Zoom sur leurs différences.
Le reporting extra-financier est le nom générique de rapportage des entreprises européennes et internationales, comme nous l’avons vu précédemment.
En France, ce document se traduit par la déclaration de performance extra-financière des entreprises (DPEF).
🖐 Un organisme tiers et indépendant doit vérifier la DPEF et exprimer un avis sur la conformité et la sincérité de la démarche.
Le rapport RSE est un document périodique et officiel, publié par les entreprises. Généralement annuel, il retranscrit les actes et les résultats en matière de responsabilité sociétale.
Le rapport RSE et la DPEF sont deux documents qui communiquent sur la démarche RSE et se fondent sur le développement durable. Le premier est une liste d’indicateurs sans lien les uns aux autres, sans engagement mesurable, ni contrepartie à respecter pour l’exercice suivant. Le second est un bilan qui permet aux sociétés d’identifier leurs enjeux prioritaires et de dégager des engagements auxquels elles seront obligées de répondre.
La DPEF, uniquement pour les grandes entreprises ?
Les grandes entreprises ont pour obligation de rédiger leur déclaration de performance extra-financière. Une façon d’exclure les PME et start-up ? Rien de tout cela, si la déclaration de performance extra-financière n’est pas une obligation pour les PME, elle reste un document très utile que vous pouvez produire volontairement.
En pratique, la question « qui est concerné» est une fausse question ! La démarche RSE doit concerner toutes les entreprises et on vous incite vivement à sauter le pas si ce n'est déjà fait !
Parce que les petites et moyennes entreprises ne sont pas contraintes par la loi, elles peuvent rendre publiques les données qu’elles souhaitent. Ainsi, elles peuvent utiliser les données dans le storytelling, dans la stratégie sans aucun impératif ! Un réel avantage finalement non ?
⚠️ Attention tout de même au greenwashing !
Le reporting extra-financier en chiffres
Les chiffres suivants sont issus du baromètre RSE 2019 de Mazars qui a étudié « les pratiques et tendances en matière de reporting extra-financier en France » :
- 67% des entreprises présentent leurs principaux risques dans le chapitre sur la responsabilité sociétale ;
- 66 % ont réalisé une analyse de matérialité ;
- 40 % organisent leur chapitre autour des enjeux ;
- 78% publient une stratégie RSE.
Quelles sont les thématiques abordées dans le reporting extra-financier ?
On retrouve les 3 thématiques propres critères ESG, intégrées au reporting extra-financier :
- Sociale :
- Emploi
- Organisation du travail
- Santé et sécurité
- Diversité et égalité des chances
- Sociétale :
- Impact territorial, économique et social de l’activité de l’entreprise
- Les relations avec les parties prenantes (organisations ou entités intéressées par les activités de l’entreprise)
- Sous-traitance et fournisseurs
- Droits de l’Homme
- Environnementale :
- Politique globale de l’entreprise en matière d’environnement
- Gestion de la pollution et des déchets
- Utilisation d’alternatives durables
🖐 Connaissez-vous la CRSD ? C'est une nouvelle directive européenne qui va justement simplifier et démocratiser les rapports extra-financiers !
Quels enjeux pour les PME et start-up ?
Pourquoi s’intéresser à la RSE et au DD ?
La RSE repose (notamment grâce à la loi Pacte) sur une approche intégrée, qui prend en compte les parties prenantes, transforme le modèle économique et l’offre de la société.
🖐 2 dirigeants de PME sur 3 instaurent des mesures de lutte contre le changement climatique par conviction plutôt que par opportunité ou contrainte.
Pour construire un modèle durable qui répond aux attentes du marché et qui obtient les investissements indispensables à sa pérennité et sa résilience, un projet ne peut pas délaisser l’engagement environnemental et social. Tôt ou tard, les PME devront faire valoir leur démarche lors d'appels d'offres par exemple. Miser sur la transparence aide dans la recherche d’investisseurs.
Un souci de transparence
L’objectif principal de ce reporting ESG est d’assurer la transparence des activités des entreprises. Une transparence envers ses parties prenantes notamment (pouvoirs publics, employés, clients, fournisseurs, sous-traitants, investisseurs, ONG et citoyens). On peut observer directement les conséquences qu’elles ont sur leur environnement, la société et le milieu économique auquel elles appartiennent. En ce sens, cela leur permet d’accéder aux 2 avantages suivants :
Démontrer son engagement
L’entreprise qui doit (grandes sociétés) ou qui a le choix (PME et TPE) de faire son reporting extra-financier, s’engage sur la voie de l’éthique et du durable. Ceci valorise l’image de la société auprès d’un public et de ses parties prenantes.
Pour mieux piloter sa stratégie
La DPEF, même pour une petite structure, est en réalité davantage un outil de pilotage stratégique. En effet, il permet d'identifier des enjeux et d'engager concrètement l'entreprise dans une démarche RSE.
🖐 Une entreprise peut faire évaluer sa responsabilité sociale, environnementale et sa gouvernance auprès d'une agence. On appelle ça la notation extra-financière.
Aller plus loin que la performance financière
Vous êtes déjà (probablement) habitués à piloter votre stratégie à partir de vos données financières. Des outils de comptabilité en ligne comme par exemple, Wity, permettent aujourd'hui de simplifier largement la consolidation comptable et l'accès (quasi) instantané à vos indicateurs de performance financière.
Osons aller plus loin. La DPEF peut être un document majeur, un nouveau socle commun à l’entreprise, accessible aussi bien en interne qu’en externe. Elle recense les risques et dresse les priorités de la stratégie RSE et donc de la stratégie globale. Avec un objectif clair : améliorer la performance.
Que dois-je inclure dans mon reporting extra-financier ?
Les sujets indispensables
Le reporting extra-financier reprend le concept de développement durable et doit contenir des informations liées au sociale, au sociétal et à l'environnement.
Voici les quatre types de données à intégrer à la DPEF selon le rapport du MEDEF (tient, un acronyme qu’on entend un peu moins), qui découle du décret de juillet 2017 :
- La présentation du modèle d’affaires, autrement dit une présentation détaillée de l’activité de l’entreprise et du périmètre que celle-ci couvre ;
- L'analyse des principaux risques RSE ;
- Les politiques appliquées ainsi que les procédures de diligence raisonnable ;
- Les résultats des politiques ainsi que les indicateurs de performance.
⚠️ Si des risques sont identifiés par une société mais qu’aucune politique n’est instaurée, elle sera rappelée à l’ordre. Aussi, si des thèmes clefs comme les conséquences de ses activités sur le changement climatique, le développement durable ou encore la lutte contre les discriminations ne sont pas mentionnés, l’entreprise devra également s’expliquer.
Vous pouvez utiliser des indicateurs environnementaux comme les émissions de gaz à effet de serre, la quantité de déchets ou également la consommation d’énergie.
Les nice-to-have
Quels sont les « must-have » à inclure dans sa déclaration extra-financière ? 🙃
Faire son bilan carbone
Dans le cadre de sa déclaration, faire son bilan carbone permet d’y voir plus clair. Sachez que si vous voulez réduire vos émissions de CO2 ou viser la neutralité carbone, le bilan carbone aide à la mise en œuvre d’une politique environnementale.
Lancez-vous pour atteindre vos objectifs financiers tout en maîtrisant votre impact environnemental.
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Une mise en forme originale
Si vous avez décidé de produire des documents de 600 pages police 12 interligne 1 sans mise en forme, gare à vous ! La forme est aujourd’hui très importante car elle contribue à la bonne digestion de l’information. Le grand public doit pouvoir lire et comprendre toutes les informations.
Miser sur une mise en page avec des photographies, des infographies, des vidéos explicatives, etc. Bref, rendez le contenu vivant pour le lecteur !
Globalement, tout est affaire de storytelling ! Bien raconter son histoire pour mieux la faire connaître c’est la recette. On aime essentiellement les histoires de progrès, d’amélioration et de succès. En complément de données chiffrées par exemple, cela donne du relief. Vous pouvez en plus susciter des émotions en racontant un récit, ce qui marque les consciences. L’originalité fait mouche !
Reporting extra-financier en PME : un exemple concret avec Biocoop
Voici un exemple de reporting extra-financier. Le célèbre réseau de magasins bio organise son rapport d’activité de 2019 en 5 chapitres :
- une présentation
- ses engagements tenus et le mode de gouvernance
- les combats de biocoop : le bio en toute transparence
- ses engagements pour des produits accessibles aux Français
- la mesure de la performance
Un rapport extra-financier tout en couleur et alternant infographies, schémas, et photos. Un bon exemple en somme puisque Biocoop s’engage sur 12 enjeux RSE et notamment :
- sur le plan environnemental avec le programme « Bio vrac » diffusant le zéro déchet ;
- sur le plan sociétal avec une politique de qualité, hygiène, sécurité et environnement (QHSE) pilotée avec des outils de suivi de la performance qui permet de fidéliser les collaborateurs.
Comment valoriser son reporting extra-financier
Quelques bonnes pratiques pour communiquer son engagement
Soyez engagés activement dans une démarche de développement durable afin de pouvoir communiquer pleinement sur votre politique.
Communiquez sur vos réseaux
Faites de votre communication un outil d’engagement et de transparence. Adaptez votre langage au type de réseau social ainsi qu'à votre interlocuteur (parties prenantes, collaborateurs, salariés, fournisseurs ou investisseurs). Surtout, restez concret, simple et précis.
Communiquer avec légèreté
Une communication robotique, c’est barbant non ? On veut des couleurs, des phrases rigolotes, des anecdotes ! Vous pouvez par exemple mener des entretiens avec les salariés qui donneront de la vie à votre rapport.
Construire l’ADN
Cherchez votre identité de marque et fiez-vous-y ! Cela passe par une charte graphique et éditoriale, une façon de communiquer particulière pour que le public identifie en un coup d'œil qu’il s’agit de votre post.
Créer une communauté
On pense ici à des événements récurrents qui fédèrent un public attaché à la cause et faisant preuve d’engagement. En interne, cela peut aussi souder vos salariés et améliorer la productivité !
Obtenir des labels RSE
Le label RSE garantit la qualité de la démarche RSE mise en œuvre. Ainsi, votre entreprise gagne en crédibilité et est valorisée grâce à ce label. Pour en savoir plus, découvrez notre article dédié aux labels RSE.
Découvrez aussi quel label RSE est fait pour vous avec le guide Carbo !
La communication selon Demeter
Le fonds d'investissement à impact a publié son Rapport ESG & Impact 2020. On vous donne l'exemple de Demeter pour son reporting extra-financier. Ainsi, Demeter présente leur secteur d’investissement, leurs engagements et aussi leurs contributions aux objectifs de développement durable. Ils exposent leurs indicateurs d’impact ESG et dans un dernier chapitre, le fonds d’investissement évoque les réalisations 2019 ainsi que la feuille de route pour 2020.
Concrètement, 3 fonds Demeter labellisés GreenFin et 4 récompenses ESG sont mis en valeur dans le rapport. En souhaitant promouvoir les critères ESG, Demeter souhaite ainsi développer les démarches d’investissement responsable pour atteindre une performance durable.