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Une affiche, un label, une certification en plus ? Oui, mais une démarche positive qui mérite d’être encouragée. Un pas de plus vers la transition écologique et vers plus de transparence. Et ça, c’est une excellente nouvelle... Et plus concrètement, qu’est ce que l’on entend par affichage environnemental ? Quels secteurs sont concernés ? Et quels sont les objectifs de cette démarche ? Quels sont les avantages pour le consommateur final ? Quelles seront les répercussions pour les entreprises ? On vous explique tout ce que l’on sait sur le sujet.
Qu’est ce que l’affichage environnemental ?
Cette démarche s’inscrit dans un contexte bien spécifique. L’Etat est en train de prévoir une refonte complète des dispositifs d’affichage environnementaux existants, en lien avec la loi Climat et Résilience. Le but ? Plus de pertinence, plus d’ambition, plus d’engagement.
Aux origines de l’affichage environnemental
Cette approche a vu le jour en 2009 dans le cadre du Grenelle de l’environnement.
Elle a ensuite évoluée pour être peu à peu structurée. En 2013, elle donnait lieu à un dispositif volontaire encadré couvrant une trentaine de catégories de produits (meubles, articles d’habillement, téléphones portables, hôtels, produits alimentaires…).
Cela se structure donc, mais comme évoqué cela reste un dispositif volontaire. Autrement dit ? Non contraignant. Pour être plus précis, cela veut dire que les entreprises n’ont aucune obligation à respecter cette démarche. Une limite importante pour le bon déploiement de cette approche.
En 2019, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) rend un rapport détaillé précisant 20 préconisations pour la mise en œuvre et l’amélioration de l’affichage environnemental à plus grande échelle.
La dernière mesure de ce rapport ? “Définir, en France, par voie réglementaire voire législative, un dispositif unique et obligatoire incluant le marquage environnemental pour toutes les entreprises pratiquant l’affichage environnemental.”
On avance donc, à petits pas, mais on avance.
Définition de l’affichage environnemental
Selon l’ADEME, c’est “un outil volontaire et encadré qui permet d’améliorer la performance environnementale des produits/services.”
C’est une note, allant de A à E, affichée directement sur le produit en magasin (ou précisée lors de l’achat d’un service) qui informe sur les impacts environnementaux de ce dernier. Cette note (sur 100) donne donc lieu à une classification, avec des sous scores thématiques (climat, biodiversité, ressources, etc…). C’est une façon d’encourager les entreprises à avoir une démarche globale, et à ne pas délaisser certains pans de son activité.
Cette note, dans la même logique que la note de classe énergétique pour les appareils ménagers, est associée à une charte graphique spécifique et des visuels précis et réglementés. L’idée ? Proposer un format simple et facile à comprendre pour les consommateurs.
Les 2 piliers de l’affichage environnemental
L’objectif de cette démarche est double :
- Sensibiliser les consommateurs: Il s’agit de leur permettre de faire des choix en connaissance, en ayant toutes les informations à disposition. Cette notation se base d’ailleurs sur une analyse de cycle de vie. Autrement dit ? Elle se veut la plus complète, pertinente et objective possible.
- Permettre aux entreprises qui ont entamé une démarche intégrant les enjeux environnementaux de se différencier
Horizon réglementaire de cette démarche
L’Etat l’a annoncé, c’est une mesure qui deviendra obligatoire.
Elle est encadrée par la loi 2021-1104, qui porte sur la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets. Une expérimentation est en cours. Elle devrait durer au maximum 5 ans, et donc se terminer au plus tard en 2026. De plus, la norme ISO 14025 est aussi entrée en vigueur visant à cadrer les engagements environnementaux pris par les industriels quant aux marquages associés (étiquetage, packaging, etc…)
5 secteurs concernés en priorité
Plusieurs secteurs sont visés en priorité. Ils ont d’ailleurs été choisi parce que ce sont ceux avec l’impact le plus important aujourd’hui et donc ceux sur lesquels il y a le plus de leviers pour agir :
- Le textile d’habillement
- Les produits alimentaires
- L’ameublement
- L’hôtellerie
- Les produits électroniques.
🖐 Certaines entreprises font partie du projet pilote (pendant la phase de test de 5 ans), d’autres l’ont déjà intégré de manière spontanée. Pour les dernières, elles seront, quoi qu’il en soit obligées d’intégrer cet affichage lorsque l’obligation sera mise en place.
6 raisons d’anticiper la réglementation
Il est toujours mieux d’anticiper, plutôt que d’agir une fois au pied du mur.
Voilà 6 arguments clés pour vous aider à passer le cap dès maintenant :
- Favoriser un déploiement en douceur et maîtrisé
- Échelonner les investissements humains et financiers et diminuer les risques
- Incarner une démarche proactive auprès de son public (particuliers ou professionnels)
- Profiter de cette démarche pour se différencier positivement des concurrents
- Profiter des avantages mis en place par l’Etat pour les entreprises qui enclenchent la démarche en anticipé (aides, subventions, accompagnements, etc…)
- Utiliser cette approche comme un argument de plus pour sa marque employeur
8 étapes pour mettre en place l’affichage environnemental dans votre entreprise
Envie d’anticiper et de passer à l’action dès maintenant ? Voilà 7 étapes pour pouvoir mettre en place l’affichage environnemental :
- Attribuer le sujet à un responsable ou une équipe en interne
- Identifier un partenaire externe et certifié qui vous permettra ensuite de mettre en place les différentes actions nécessaires (ACV, bilan carbone, etc…)
- Passer à l’action et collecter les données. Il s’agit ainsi de pouvoir mesurer plusieurs points clés (émissions de gaz à effet de serre, l’impact sur la biodiversité, la consommation d’eau et autres ressources naturelles)
- Évaluer les performances environnementales sur l’ensemble de la chaîne de valeurs de vos produits et services à l’aide de l’analyse de cycle de vie (aussi appelée ACV)
- Attribuer les notes ABCDE (selon le référentiel BPX 30-323). Cela permet alors d’identifier clairement les produits avec le moins et avec le plus d’impact environnemental.
- Faire valider la démarche par l’ADEME.
- Intégrer le visuel fourni par l’ADEME aux packagings des produits ainsi qu'aux supports de communication.
- Utiliser toutes les données à votre disposition pour établir une feuille de route avec les actions à mettre en place pour réduire l’impact environnemental des produits/services avec la moins bonne note aujourd’hui (ou alors ceux sur lesquels vous pouvez agir le plus vite).
🖐 Cette démarche peut servir d’excellente base pour la définition ensuite d’une stratégie RSE complète et ambitieuse.
Cas pratique : le secteur des produits textiles en France et en Europe
L’impact de l’industrie textile
Les États ont réalisé un premier projet pilote avec le secteur de l’industrie textile.
En effet, c’est un de ceux identifié comme le plus prioritaire car avec un des impacts les plus importants aujourd’hui. Et pour cause. L'industrie textile occupe la deuxième place du podium des industries polluantes après le pétrole. Ce secteur génère globalement 1,2 milliards de tonnes de C02 par an dans le monde. C’est d'ailleurs plus que le C02 émis par les secteurs du transports maritimes et du transport aérien réunis. Un vaste chantier donc.
Les objectifs de cette expérimentation
3 objectifs clés pour cette expérimentation :
- Prouver d'abord la pertinence de la méthodologie (basée sur la méthode ACV)
- Sonder les consommateurs sur leur intérêt pour cet affichage.
- Montrer que cela peut être une source importante de compétitivité économique et de performance environnementale
Le calendrier de cette phase de lancement
L’expérimentation a été lancée sur la base du volontariat au dernier trimestre 2022 et se déroulera jusqu’au dernier trimestre de 2023. À l’issue de cette phase d’un peu plus d’un an, un bilan sera alors réalisé afin d’évaluer si les conséquences correspondent aux objectifs définis. Affaire à suivre donc.
Vous l’avez compris, le projet est encore en pleine construction, mais l’ambition est claire : rendre obligatoire cet affichage environnemental pour un maximum d’entreprises et le plus tôt possible. Le but ? Accélérer la transition et, ainsi, la prise en compte des enjeux environnementaux. Nous allons surveiller ça de près et vous tiendront informés de la suite.