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Les gaz à effet de serre (GES) sont des gaz naturels présents dans l'atmosphère terrestre, et ce depuis toujours. Le vrai sujet, ce sont les gaz supplémentaires, générés par l’activité humaine. Ces derniers viennent déréguler ce fonctionnement à l’origine bien huilé. Alors quels sont les principaux gaz à effet de serre ? Qu’entend-on par Potentiel de Réchauffement Global ? Comment agir sur ces points ? On vous dit tout..
Qu’est ce que l’effet de serre ?
Le concept de gaz à effet de serre
Avant d’aller plus loin, revenons sur ce qu’est l’effet de serre.
On l’oublie trop souvent mais l'effet de serre est naturel. D’ailleurs, le premier GES naturel est la vapeur d’eau. Sans l'effet de serre, la planète serait 33°C plus froide.
Pour faire simple, la Terre reçoit en permanence de l’énergie venant du soleil. Une partie de cette énergie est renvoyée directement dans l’espace, l’autre partie est absorbée par la surface terrestre qui se réchauffe en l’absorbant. C’est ce qui permettait jusque-là de créer un climat soutenable sur terre. Mais le CO2 et les autres GES dus à l'Homme augmentent cet effet de serre naturel, ce qui réchauffe le climat. Et c’est là que cela devient problématique. Explications.
L’effet de serre additionnel
Pour vous expliquer ce point, rien de mieux que la carte dédiée du jeu la Fresque du Climat :
- Le jaune vient illustrer l'énergie qui vient du soleil (l’effet de serre naturel)
- Le rouge vient illustrer les rayonnements infrarouges de basses fréquences. Ils sont émis par la terre qui est moins chaude que le soleil, ou retenus par l'effet de serre.
Autrement dit ? L'effet de serre repose sur le fait que ce ne soit pas le même rayonnement entrant que le rayonnement sortant. En haut à droite, -18°C, c'est la température qu'il ferait sur terre sans aucune effet de serre. 15°C, c'est la température réelle aujourd'hui. Il faisait 14°C en 1850, c'est-à-dire avant que l'activité humaine ne produise cet effet de serre additionnel. En 2020, la température moyenne est d'environ 15.2°C. Et au vu de l’augmentation continue des activités, ce déséquilibre va s’accentuer, ce qui va aggraver le phénomène.
D’ailleurs, c’est ce qui s’est passé le 4 juillet 2023. Les scientifiques ont enregistré ce jour comme le plus chaud jamais enregistré sur Terre. Le mercure a ainsi dépassé pour la première fois depuis le début des mesures la barre des 17°C. Pour être plus précis, la température moyenne sur terre a atteint 17,18°C, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), dont la base de données remonte à 1979.
💡 Bon à savoir : la vapeur d'eau participe en grande partie à l'effet de serre naturel, mais très peu à l'effet de serre additionnel. L’eau, contrairement à d’autres gaz comme le CO2, ne peut par ailleurs pas s’accumuler dans l’atmosphère de manière infini. Elle n’est donc pas considérée comme problématique.
Les Principaux Gaz à Effet de Serre
Quand on dit gaz à effet de serre, on pense généralement au gaz carbonique (aka le fameux CO2). Pourtant, il existe d’autres gaz à effet de serre, qui ont également des effets importants sur le réchauffement climatique. Tour d’horizon des 6 principaux gaz à effet de serre à connaître.
1. Le Gaz Carbonique (CO2)
Celui-là, vous le connaissez certainement. C’est le premier gaz à effet de serre anthropique (c’est-à-dire émis par l’homme). Les émissions de CO2 viennent majoritairement de la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) et de la déforestation.
Voici d’ailleurs un super graphique qui montre l'augmentation de la production de CO2. En vert, ce sont les émissions liées au changement d'utilisation des sols (=déforestation). En bleu, ce sont les émissions liées à la combustion des énergies fossiles. Ces émissions augmentent en continu depuis le début de l'ère industrielle.
Entre 2010 et 2019, elles constituaient 86% des émissions de CO2.
2. Le Méthane (CH4)
Le méthane (CH4) est un autre gaz à effet de serre important.
Il est principalement émis par des activités comme la production de riz, les décharges d'ordures, l'élevage bovin (et via les rots des vaches), les fuites sur les réseaux de gaz et l'exploitation minière du charbon. La durée de vie du méthane dans l'atmosphère est plus courte que celle du CO2, son potentiel de réchauffement est en revanche beaucoup plus élevé.
Alors pourquoi ne se concentre-t-on pas sur celui-ci ? Simplement parce qu’il est produit en plus faible quantité et que ce n’est pas celui sur lequel nous avons le plus de marge de manœuvre et de capacité d’action.
3. Le Protoxyde d'Azote (N2O)
Le protoxyde d'azote (N2O) est principalement émis par certaines industries et les excès d'épandages d'engrais agricoles. Plus concrètement, cela vient des ateliers de production :
- d'acide nitrique
- d'acide glyoxylique
- d'acide adipique
Dans la même lignée que le méthane, sa contribution globale aux émissions de GES est relativement faible, en revanche son potentiel de réchauffement est bien plus élevé que le CO2. Selon l’ADEME, son pouvoir de réchauffement global (PRG) sur 100 ans est 310 fois plus élevé qu'une masse équivalente de dioxyde de carbone.
💡 Bon à savoir : le N2O contribue également à la destruction de la couche d'ozone.
4. Les Hydrofluorocarbures (HFC)
Les hydrofluorocarbures (ou HFC) sont des gaz que l’on retrouve dans les systèmes de climatisation et de réfrigération ou d’extinction d’incendies. Bien qu'ils ne soient pas présents en grandes quantités dans l'atmosphère, ils ont un potentiel de réchauffement global très élevé.
En 2011, les émissions de HFC représentaient 15,4 millions de tonnes eq./CO2. Par rapport au niveau observé en 1990, les émissions ont augmenté de plus de 312 %, soit une hausse de 11,7 millions de tonnes eq./CO2.
La contribution majoritaire aux émissions totales de HFC en France provient du secteur résidentiel/tertiaire (46 %), suivi de l'industrie manufacturière (29 %), du transport routier (19 %), des autres transports (5 %) et enfin de la transformation d'énergie et de l'agriculture/sylviculture (moins de 1 % chacun)
5. Les Perfluorocarbures (PFC)
Les perfluorocarbures, ou PFC, sont des gaz générés lors de processus industriels comme la fabrication de l'aluminium. Ils ont un potentiel de réchauffement global très élevé et peuvent rester dans l'atmosphère pendant des centaines d'années. Les émissions de PFC sont relativement faibles, mais leur impact sur le réchauffement climatique est significatif.
6. Le Hexafluorure de Soufre (SF6)
Le hexafluorure de soufre (SF6), est un gaz utilisé dans certains équipements électriques.
Bien qu'il soit présent en quantités relativement faibles dans l'atmosphère, il a un potentiel de réchauffement global extrêmement élevé. Sa durée de vie dans l'atmosphère est également très longue, ce qui contribue à son impact sur le réchauffement climatique.
Fiche de synthèse : les 6 principaux gazs à effet de serre
Voici un résumé des principaux éléments à retenir en ce qui concerne les principaux gaz à effet de serre sur terre. Oui, en dehors du CO2 qui est aujourd’hui largement connu, d’autres gaz ont un rôle considérable dans le phénomène du réchauffement climatique.
Récapitulatif du Potentiel de Réchauffement Global (PRG) selon le GIEC
Quand on parle des émissions d'autres GES, on les mesure en CO2eq (CO2 équivalent).
Cette approche permet de ramener les émissions d'autres GES (méthane, protoxyde d’azote etc…) à celle de CO2 sur une base comparable. On parle alors de Potentiel de Réchauffement Global (PRG) d'un gaz à un certain horizon de temps (ici 20 ans et 100 ans). En anglais, on parle de Global Warming Potential (GWP).
Cette technique permet de comparer les GES entre eux en prenant en compte leur puissance radiative et leur "durée de séjour" dans l'atmosphère. Voici un récapitulatif du PRG des principaux gaz à effet de serre (tels que présentés plus haut dans cet article) :
L’effet de serre est-il naturel ?
Nous l’avons vu plus haut, l’effet de serre est naturel.
En revanche, le problème vient d’un déséquilibre créé par l’homme. Autrement dit ? Les activités humaines, en particulier l'utilisation des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) viennent augmenter artificiellement les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et, par conséquent, augmenter et accélérer le réchauffement de notre planète.
On peut donc dire que le problème est anthropique. La bonne nouvelle ? Cela veut également dire que la solution peut venir de l’homme. Nous avons créé ce déséquilibre et avons donc également moyen de le rétablir. Il ne nous reste plus qu’à passer à l’action.
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Quels sont les objectifs en termes de réduction de gaz à effet de serre dans le monde ?
A l’échelle nationale : en France
L’objectif tel que défini par le gouvernement est de réduire les émissions de 55% d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990. Cette vision est alignée avec les directives européennes. Et plus concrètement ? Cela implique d’accélérer drastiquement les baisses et donc de mettre en place des mesures beaucoup plus ambitieuses que celles mises en place aujourd’hui.
A l’échelle mondiale
Le GIEC préconise de viser la neutralité carbone d’ici 2050. Cela implique de cesser tout usage du charbon et de réduire de respectivement 60 % et 70 % ceux du pétrole et du gaz (par rapport aux niveaux de 2019).
Evolution des émissions de GES par pays
La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques suit un grands nombres de paramètres, y compris les émissions de GES des pays qui font partie de cette fameuse Convention. On peut notamment voir l’évolution des émissions de GES de ces pays (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, etc…) entre 1990 et 2015. Aperçu ci-dessous avec le tableau détaillé.
Zoom sur les émissions de CO2 par habitant
On parle de tonnes métriques par habitant.
En France, on serait actuellement à environ 9,52 tonnes de CO2 par habitant. Aux Etats-Unis, on est plutôt autour de 14 tonnes de CO2 par habitant et en Chine à 7 tonnes de CO2 par habitant. Les émissions sont donc très variables selon le mode de vie et la région géographique. Cette donnée permet d’ailleurs de mieux se rendre compte des inégalités générées par cette différence.
Est-il possible d’agir positivement sur les gaz à effet de serre ?
Tout à fait. Que l’on soit une entreprise, un citoyen, une organisation, un État, il est possible d’agir à tous les niveaux. Il est même essentiel que chacun fasse sa part. Chez Carbo, nous avons d’ailleurs décidé de vous mâcher le travail, pour vous aider à franchir le cap.
- Citoyen : Nous avons imaginé un outil gratuit qui permet de mesurer rapidement votre empreinte carbone personnelle et de prendre ensuite les mesures adaptées (selon le temps et les moyens que vous souhaitez consacrer au sujet). Dans cet outil, nous avons également créé des profils pour des personnalités que vous reconnaîtrez. L’idée ? Pouvoir voir où chacun en est et vous donner envie d’aller plus loin.
- Entreprises (et plus particulièrement TPE et PME) : Nous avons conçu une plateforme qui permet de vous aider à réaliser un bilan carbone complet. Ce dernier vous sert également de base pour établir ensuite un plan d'actions climat clé-en-main. En d’autres mots, c’est un peu comme un coach à vos côtés. Et nos équipes sont d’ailleurs là pour vous aider si vous avez des questions ou besoin de discuter d’un sujet.
🖐 Il est aussi possible de protéger et développer des puits de carbone. Ce sont ces fameux réservoirs naturels ou artificiels qui permettent d’absorber du carbone (forêt, océan, etc…).
D’ailleurs, parlons ici de l’UTCATF (utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie). C’est une méthodologie qui permet de mieux comprendre les émissions et absorptions liées à l'utilisation des terres et aux changements d’utilisation de ces dernières. C’est une façon de voir où on se situe quant aux puits de carbone et à la protection de notre environnement.
Entreprise ou citoyen ? Vous pouvez facilement maîtriser votre empreinte carbone avec Carbo.
Une terre viable et un climat agréable demain
Les gaz à effet de serre sont en grande partie responsables du réchauffement climatique. Et ils ne sont pas arrivés là par hasard. Ce déséquilibre vient uniquement de l’activité humaine. Pour pouvoir conserver un cadre de vie viable sur terre d’ici 2050, il est essentiel de prendre ce sujet au sérieux et de déployer des mesures adaptées à tous les niveaux (par les particuliers, en entreprise, à l’échelle des gouvernements). Il s’agit d’avancer ensemble dans la même direction, pour le bien-être de tous. Pour l’instant, nous n’en sommes pas encore là, mais petit à petit les choses s’enclenchent. Comme le disait Claude Lorius, grand glaciologue français, “l’homme n’est jamais aussi sublimement lui-même que dans l’adversité”. Espérant que cette phrase se révélera vraie. 😊