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C’est un fait. Le réchauffement climatique est en cours.
Loin de parler d’idéologie, d’écologie, d’engagement [...] cela veut simplement dire que la terre sera beaucoup moins agréable à vivre demain. Elle deviendra de plus en plus hostile à l’homme. Catastrophes climatiques, phénomènes extrêmes, etc… La bonne nouvelle ? Il est encore possible d’agir. Pour limiter ce réchauffement climatique. Pour se protéger de ses conséquences déjà réelles.
On vous dit tout dans cet article pour s'adapter au changement climatique.
Qu’est ce que le changement climatique ?
Le climat change. Jusque-là, on espère que vous suivez.
La raison ? Les activités anthropiques. Autrement dit ? L’homme.
Oui, on s’est mis dans le baba tout seuls, comme des grands. Dans les années à venir, ce réchauffement climatique va avoir des conséquences de plus en plus importantes et va ainsi nous amener à changer drastiquement nos modes de vie.
La terre sera moins agréable à vivre. Enfin, il est encore possible d’atténuer voir arrêter ça.
Qu’entend-on par adaptation au réchauffement climatique ?
L’adaptation est un sujet qui a été défini et peaufiné au fil des rapports du GIEC.
La définition du GIEC
Cela correspondrait au
“Degré d’ajustement d’un système à des changements climatiques (y compris la variabilité climatique et les extrêmes) afin d’atténuer les dommages potentiels, de tirer parti des opportunités ou de faire face aux conséquences.”
GIEC
🧐 En d’autres mots ? Se préparer au mieux pour faire face dans les meilleures conditions à ce qui arrive.
4 façons de s’adapter au réchauffement climatique
Voici les 4 approches les plus souvent mises en avant par les experts :
- Adaptation : Cela fait référence à une approche assez orientée court terme. Plus concrètement, cela correspond au fait d’adapter au climat actuel ou attendu dans un avenir proche, ainsi qu’à ses conséquences.
- Adaptation autonome ou spontanée : Cela pourrait se traduire par “action/réaction”. En d’autres mots, ici il s’agit simplement de réagir à un aléa climatique que l’on aura subi (tempête, cyclone, incendie, etc…). Cette adaptation se fait de force, sans aucune préméditation.
- Adaptation incrémentale : Ce sont toutes les mesures qui visent à maintenir autant que possible le climat tel qu’on le connaît actuellement sur terre. Il s’agit de changements par palier.
- Adaptation transformationnelle : C’est un élément complémentaire à l’adaptation incrémentale. Les adaptations transformationnelles sont des changements radicaux. Elles sont plus difficiles à mettre en place mais ont comme potentiel de changer quelque chose à une échelle bien plus importante. Ces adaptations peuvent mener à des révolutions.
Ces 4 formes d’adaptations sont souvent liées les unes aux autres. Une chose est sûre, elles doivent avoir lieu toutes les 4 afin de contribuer à maintenir une terre qui soit propice à la vie humaine.
Qu’est-ce qu’une politique nationale d’adaptation au changement climatique ?
C’est une stratégie collective, qui définit la vision et la feuille de route à l’échelle d’un pays.
En d’autres mots, la Stratégie nationale d’adaptation au changement climatique est une approche qui permet de clarifier le point de vue de l’État sur la façon d’aborder les enjeux liés au réchauffement climatique. La France a également un objectif de réduire par 6 ses émissions de GES dans le cadre de sa stratégie de neutralité carbone d'ici 2050.
Cette stratégie est définie de manière collective, en consultant les experts et un maximum de parties prenantes (société civile, ministères, entreprises, organisations syndicales, etc…). Cette concertation est d’ailleurs organisée directement par l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC)
💡 Pour le cas de la France, cette politique nationale d’adaptation au changement climatique a été validée par le Comité interministériel pour le développement durable le 13 novembre 2006. Elle est portée au plus haut niveau, à savoir par la première ministre.
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Quelle est la stratégie de la France en matière de réchauffement climatique ?
Le PNACC 2011-2015 de la France
La stratégie d’adaptation au changement climatique (PNACC) de la France repose sur 84 actions, 242 mesures, 20 domaines (santé, eau, biodiversité, agriculture, forêt, pêche, tourisme, énergie, industrie, infrastructures, transports, urbanisme, information, éducation, formation, etc…). Plus concrètement, elle s’appuie sur 4 objectifs (alignés sur ceux définis à l’échelle européenne ainsi que les fameux Objectifs de Développement Durable) :
- protéger les personnes et les biens
- éviter les inégalités devant les risques
- limiter les coûts et tirer parti des avantages
- préserver le patrimoine naturel
Les résultats du PNACC 1
Le premier PNACC a été élaboré pour la période de 2011 à 2015.
Il reflétait cette volonté d’intégrer la dimension adaptation au changement climatique à chaque échelon des politiques publiques. Alors, quel est le bilan ? Mitigé. Nous ne rentrerons pas dans le sujet politique, mais une chose est sûre, les actions mises en place ne sont aujourd’hui pas à la hauteur des enjeux climatiques.
La rédaction du PNACC 2
Suite au premier plan d’adaptation climatique, la France a décliné une deuxième version.
Cette dernière se veut plus ambitieuse et cohérente. La France vise une adaptation effective à un climat régional en métropole et dans les outre-mer cohérents, avec une hausse de température de +1,5 à 2 °C au niveau mondial par rapport au XIXe siècle. Autrement dit ? La stratégie a été définie pour être alignée sur les recommandations du GIEC et des experts internationaux.
Cette fois-ci, 58 actions ont été définies avec une feuille de route sur 5 ans. Ce qui nous mène à 2020. Il y a notamment un fort accent mis sur l’aspect territorial (répartition des ressources, adaptations des infrastructures, etc…). L’État a notamment créé un guide avec une méthodologie permettant aux collectivités de mieux appréhender la notion de vulnérabilité socio-économique d’un territoire face au changement climatique.
👉 Une des actions phares de ce plan est également la mise en place d’un Centre de ressources sur l’adaptation au changement climatique. Ce dernier a par ailleurs été présenté au salon des maires et des collectivités locales. L’objectif ? Sensibiliser et mobiliser un maximum de personnes.
Vers un PNACC 3
On est allés un peu vite.
Nous n’avons pas vu de trace de PNACC 3 sur les sites du gouvernement. En revanche, il y a bien des actions qui sont mises en place, à différentes échelles et de différents types (COP21, convention citoyenne, etc…).
3 exemples d’adaptation qui vont devoir s’opérer
La montagne
Dans le vin, les vignerons mettent autour de leurs champs des fleurs plus fragiles aux intempéries et microbes. L’objectif ? Pouvoir détecter rapidement ce qui pourrait ensuite impacter toute la culture. Ce sont un peu des sentinelles pour savoir comment s'adapter au changement climatique dans le futur.
Pour le climat, il y a un élément qui joue ce rôle, malgré lui : la montagne. En effet, ces dernières se réchauffent deux fois plus vite que le reste.
Selon Météo France, les Alpes et les Pyrénées françaises, la température aurait déjà augmenté de +2°C par rapport aux températures enregistrées pendant la période pré-industrielle.
🖐️ Dans le reste de la France, on serait plutôt autour de +1,4°C.
Cela a déjà (et auront encore davantage à l’avenir) de nombreuses conséquences : neige plus rare, fonte des glaciers, risques d’avalanches, pluies plus rares, stress hydriques, glissements de terrain, dégradation du permafrost, formation de poches d’eau, et bien d’autres choses.
Ces conséquences changent également l’usage de la montagne. Beaucoup mises sur le fait qu’il n’y aura à terme plus de stations de ski. Les métiers dans ces régions vont évoluer, le tourisme qui y est lié changera également et l'adaptation au changement climatique est inévitable.
Le gouvernement a d’ailleurs identifié 4 enjeux clés :
- Sortir du tout ski et désaisonnaliser
- Partager l’eau
- Adapter le pastoralisme
- Gérer les aléas naturels
L’usage de l’eau
Le sujet est revenu sur le devant de la scène avec les tristes actualités autour des méga bassines. L’eau est considérée comme l’or bleu de demain.
En France, entre 2010 et 2018, on aurait consommé en moyenne 4,1 milliards de m3 en France métropolitaine (soit environ 15 % des 27,8 milliards de m3 d'eau prélevée, hors alimentation des canaux). À l’échelle individuelle, cela représente 64 m3/habitant et par an.
Une ressource omniprésente et pourtant si rare. Pour être plus précis, il y a de très forts enjeux sur l’aspect eau douce. Celle que l’on utilise au quotidien et qui est également vitale pour de nombreux secteurs (agriculture, tertiaire, etc…).
Et justement, le Gouvernement a récemment annoncé un plan Eau à l'horizon 2030 composé de plus de 53 mesures. Ce plan repose principalement sur 4 parties :
- Organiser la sobriété des usages de l’eau pour tous les acteurs
- Optimiser la disponibilité de la ressource
- Préserver la qualité de l’eau et restaurer des écosystèmes sains et fonctionnels
- Mettre en place des moyens adaptés aux ambitions
Les puits de carbone
Un élément clé pour rééquilibrer l’atmosphère et limiter le réchauffement climatique : les puits de carbone.
🖐️ Un puits de carbone est un réservoir naturel ou artificiel qui permet de capter le CO2.
Parmi ces puits de carbone, il y en a un incontournable : la forêt.
C’est d’ailleurs également ce que l’on appelle un point de bascule. Pour faire simple, c’est un stade à partir duquel le puits de carbone ne peut plus se renouveler. Prenons l’exemple de la forêt amazonienne. Le point de bascule correspond au moment où la forêt a été tellement détruite qu’elle n’est plus capable de se renouveler toute seule. Elle s’assèche alors et devient une savane.
Selon un rapport publié récemment, la forêt amazonienne aurait atteint ce point de bascule.
L’enjeu pour les années à venir est donc de protéger nos forêts, leur permettre de se régénérer, créer de nouvelles forêts ou encourager la végétalisation au sens large.
Comment les entreprises peuvent-elles s’adapter au changement climatique ?
En toute logique, les entreprises vont être au premier plan des conséquences du changement climatique. Cela implique qu’elles peuvent dors et déjà entreprendre de nombreux ajustements afin de se prémunir au mieux de ce qui arrive (comme par exemple, réaliser l'ACV de leurs produits).
3 enjeux clés pour les entreprises
Tour d’horizon des 3 principaux enjeux :
- Evaluer les risques climatiques (avec potentiellement la perte de continuité des activités)
- Définir un plan d’actions et planifier des stratégie d’adaptation selon plusieurs scénarios
- Mettre en oeuvre le plan et suivre les objectifs selon les résultats obtenus
Les enjeux climatiques sont amenés à évoluer. Il existe de nombreuses projections qui permettent d’anticiper de manière raisonnable ce qui arrive, mais cela peut également largement changer selon les actions qui seront déployées ou pas dans les prochaines années à l’échelle mondiale.
Cela implique que les entreprises doivent garder une vision évolutive et une approche itérative. En effet, il est important de pouvoir mesurer régulièrement les répercussions du plan, réévaluer les avancées, adapter les actions et projets en fonction des résultats qui auront été obtenus.
L’ADEME a notamment mis en avant 3 types de planifications qui ont fait leurs preuves pour les entreprises. Explications.
3 types de planifications face au changement climatique
Type | Point clé | Concept | Type d’entreprise |
Planification par scénario (ou Scenario Planning) | Robuste | Imaginer plusieurs scénarios selon différents futurs possibles pour l’entreprise, basés sur le modèle d’affaires de celle-ci. Ces derniers intègrent les enjeux liés à la transition et aux impacts physiques du changement climatique. | Adaptée aussi bien pour les entreprises expérimentées sur les sujets climatiques que celles qui se lancent. Autrement dit ? Adaptée au plus grand nombre. |
Planification par trajectoire (ou Flexible Adaptation Pathways) | Flexible | Construire des trajectoires. Autrement dit ? Prévoir des actions incrémentales immédiates et des actions plus ambitieuses, actionnables lorsque les premières ne sont pas suffisantes | Entreprises fournissant un service d’intérêt général (eau, transport, Eénergie) et ca- ractérisées par la longue durée de vie des investissements |
Prise de décision robuste (ou Robust Decision-Making) | Robuste | Tester une stratégie face à différents scénarios (des milliers !) grâce à un outil informatique. Cela permet d’avoir une vision robuste et au plus proche de la réalité et de sélectionner en fonction la stratégie considérée comme la efficace dans le plus de situations différentes | Même type d’entreprise que pour la planification par trajectoire |