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La climate tech rassemble toutes les entreprises (jeunes et plus anciennes) qui proposent des services ou produits autour de réduction et/ou l’élimination des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Plus globalement, c’est un secteur d’activité qui se concentre sur la lutte contre les impacts du changement climatique.
En d’autres mots ? Ce sont des acteurs (organismes, associations, sociétés, etc…) qui se battent chaque jour pour construire un futur plus viable pour notre génération et les prochaines. Une thématique qui mériterait d’apparaître plus souvent dans les actus.
Dans ce guide, on vous présente les contours de ce domaine en pleine expansion et vous partage les tendances qui sont en passe de devenir incontournables sur le sujet.
Quelle est la différence entre Climate et Clean Tech ?
Tout d’abord, un petit cadrage du sujet. Etant donné que la thématique est encore naissante, on lit parfois tout et son contraire dans les actus. Posons des bases claires.
Définition de Clean Tech
La traduction littérale serait “technologies propres”. On parle aussi d'Éco technology.
Le terme est apparu au début des années 2000. A ce moment-là, il faisait référence aux nouvelles technologies qui étaient créées dans le but de réduire les dommages environnementaux causés par l’activité humaine moderne. Cela touche des sujets très variés :
- Pollution (sol, eau, air, etc…)
- Efficacité énergétique (hydrogène, chauffage, stockage de l’énergie, etc…)
- Réduction et recyclage des déchets (mesure de l’impact, fin de vie, etc…)
- Transports et logistique (mobilités active, batterie, aérien à l’hydrogène, etc…)
- Matériaux et produits chimiques (acier, ciment, béton, plastique, etc…)
- Agroalimentaire (protéines alternatives, intrants biologiques, etc…)
- Technologies habilitantes (ce des innovations qui améliorent la productivité ou les capacités d'une personne)
Quelques chiffres sur ce domaine en 2022 :
- 12,8 milliards de $ : total levé par les sociétés du Global Cleantech 100 depuis leur création
- 6,7 milliards de $ : total levé par les entreprises du top 100 en 2022
- 650 millions : le plus grand tour de table réalisé (par la startup Climeworks)
🖐 Pour résumer, l’objectif est de développer des technologies saines pour la planète. Un enjeu capital et des sujets pour lesquels le déploiement commence à peine à accélérer.
Définition de Climate Tech
Le concept est apparu ces dernières années, avec l’inquiétude croissante du réchauffement climatique et de ses conséquences. Ce domaine de la climate tech concerne toutes les initiatives qui combattent ce problème à la source, en essayant d’atténuer les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour être plus précis, il y a deux aspects :
- Éliminer les gazs à effet de serre actuels
- Réduire les gazs futurs
Cela peut donc concerner donc des sujets très variés.
Voilà 4 exemples :
- Agriculture : Imaginer une forme d’agriculture qui permette d’atténuer les gaz à effet de serre (réduction des effluents d'élevage, diminution de l’usage des pesticides, optimisation des procédés de production, etc…)
- Forêts : On le sait, les arbres absorbent le CO2 et jouent un rôle essentiel dans le réchauffement du climat. De nombreuses initiatives et chercheurs travaillent à identifier des solutions permettant de capitaliser sur cet élément (création et forêts, restauration de zones dégradées, etc…)
- Capture du CO2 : Il existe ce que l’on appelle des puits de carbone. Ces derniers permettent de capter ce fameux CO2 responsable en partie du réchauffement du climat et d’atténuer ainsi les effets de ce dernier. Ces puits peuvent être naturels (tourbière, forêt, océan, etc…) ou artificiels.
- Géoingénierie : L’objectif ? Modifier le système dans son ensemble pour atténuer les effets du changement climatique (capture du CO2, gestion du rayonnement solaire, etc…). Le sujet en est à ses débuts.
🖐 Pour résumer, l’objectif de la climate tech est d’atténuer le changement du climat en œuvrant à la base du problème. Un défi de taille.
Où en est la Climate Tech en Europe ?
Le sujet est encore naissant mais il évolue vite.
Selon une étude récente, les acteurs de ce secteur auraient levé sept fois plus de fonds qu’en 2016. Cette croissance serait d’ailleurs impulsée par les acteurs européens, qui représentent à eux seuls 28% des investissements en 2021.
La France serait en 5ème position à l’échelle planétaire en matière d’investissements dans ce domaine.
Tous ces chiffres sont en revanche à relativiser puisqu’ils varient énormément selon les études et les critères pris en compte.
8 tendances de la Climate Tech
Tour d’horizon de 8 sujets dont on commence à entendre parler largement. Ils sont impulsés par pour beaucoup par des startups, et bon nombre d’entre elles recrutent des profils variés pour les aider à développer les projets et à mener à bien leurs missions.
Les outils de calcul de l’empreinte carbone
L’idée ? Mesurer l’impact carbone de chaque dépense, que ce soit pour les particuliers ou les professionnels. Cela permet ensuite de connaître les répercussions écologiques globales de la consommation et de la vie quotidienne, et donc d’ajuster ensuite afin de le réduire.
Pour les entreprises, cela rejoint pleinement la mesure du Bilan Carbone.
Et plus concrètement ? Il s’agit d’utiliser un outil de diagnostic qui permet d’estimer l’ensemble des émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre générées par l’entreprise. On parle aussi parfois de Bilan GES réglementaire. Cette étude permet ensuite de définir un plan d’action afin de réduire ses émissions.
🖐 En d’autres mots, elles permettent de faire le bilan des gaz à effets de serre actuels afin de mieux les réduire. Il s’agit de comprendre les enjeux et de passer à l’action.
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La compensation des émissions générées
Il y a la réduction de son empreinte mais aussi la compensation.
Oui, parfois il n’est pas possible de supprimer totalement les émissions générées. Il est donc possible de compenser en finançant des projets qui permettent de stocker davantage de CO2. On parle aussi de séquestration carbone. Cela peut prendre de nombreuses formes (investissement dans les énergies renouvelables, plantation d’arbres, etc…).
Par ici, on vise non pas à éliminer mais bien à compenser les gazs actuels.
L’objectif des accords de Paris est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Pas gagné, mais l’ambition affichée est appréciable.
💡 Bon à retenir : La compensation ne peut être le seul élément d’une stratégie de transition écologique efficace. Elle vient en complément d’une démarche de réduction de l’empreinte globale, afin de faire le dernier pas ou de compenser ce que l’on ne peut pas réduire. Autrement dit ? C’est un plus.
Les néo-banques vertes
On parle aussi de banques engagées.
Ces fintech sont encore naissantes mais l’objectif est de proposer les mêmes services (compte courant, compte épargne, etc…) que les banques traditionnelles, tout en ayant une démarche durable. Autrement dit ? Les critères varient selon les engagements de chacune mais en général elles garantissent le fait de ne pas placer l’argent de leurs clients dans des domaines qui ont un fort impact sur l’environnement (énergie fossiles, etc…).
🖐 En d’autres mots ? Elles financent la transition écologique et aident à l’émergence de technologies qui permettront de réduire les gaz futurs.
En France, on pense notamment aux startups Hélios et Green Got (et son iconique CEO Maud Caillaux) qui rencontrent un succès grandissant.
Les sociétés de trading de crédits carbone
Il existe des solutions et offres fintech qui permettent d’échanger ces crédits. L’idée est de permettre à des groupes ou sociétés très polluants d’acheter des crédits complémentaires auprès d’autres acteurs qui sont eux moins polluants. Cela permet ainsi en théorie d’équilibrer la balance globale.
Cela s’intègre donc dans une dimension de gestion et réduction des gaz à effet de serre actuels.
Il y a par exemple les startups Enmacc, SparkChange, et bien d’autres encore.
Les plateformes d’investissements responsables
Pour le jargon, on parle aussi d’ISR.
Cela fait référence au crowdfunding (financement participatif de projets ou d’entreprises) et au crowdlending (prêt entre particuliers) avec une dimension impact. On distingue en général deux types de démarches : les plateformes d’épargne responsable, les plateformes d’investissement direct.
Ici, il s’agit d’agir sur des éléments clés : éliminer les gaz à effet de serre actuels, réduire les gazs futurs.
Il y a par exemple les offres de Goodvest, Ulule, Mon Petit Placement, Raise Green, Ecotree.
Les outils d’automatisation de rapports ESG
Petit rappel avant d’aller plus loin.
Le rapport ESG est un document qui récapitule les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance d’une entreprise. Cet ESG fait l’objet de normes européennes et certaines sociétés ont donc créé des outils afin de s’assurer de la mise en conformité de l’entreprise.
Cette approche agit sur les deux aspects essentiels : élimination des gaz à effet de serre, réduction des émissions futures.
Il y a par exemple les startups tech Datia et Atlas Metrics.
La gestion des risques climatiques
L’idée est d’agir sur ce que l’on appelle le risque climatique.
Et il est large. Selon l’ONU, cela pourrait se traduire par plus de 500 catastrophes différentes (tempêtes, cyclones, inondations, glissements de terrain, sécheresse, tsunami, etc…) de moyenne et grande ampleur qui auraient lieu chaque année d’ici 2030.
Les sociétés qui oeuvrent dans ce secteur ont deux objectifs :
- Prédire et anticiper ces risques
- Agir efficacement en cas de risque identifié
Il ne s’agit pas ici d’éliminer ou réduire les gaz à effet de serre mais de gérer leurs répercussions.
Il y a par exemple les projets Climate X, RisQ ou encore la startup Kettle.
La tokenisation
L’enjeu est ici d’améliorer la transparence et la traçabilité des opérations de crédit.
Pour cela, les entreprises s'appuient sur des technologies comme la blockchain et les NFT. Il est ainsi possible de prouver un achat et la traçabilité du produit.
Il y avait par exemple le projet Flow Carbon (créé par le fondateur de WeWork). 70 millions de dollars avaient été levés, pour finalement faire un flop presque instantanément. Le sujet est donc encore flou et n’a pas encore trouvé de marché, mais c’est en tout cas un sujet sur lequel de nombreuses équipes commencent à travailler.
💡 Bon à noter : Tous ces secteurs représentent de très belles opportunités pour l’emploi et le monde du travail. Les entreprises en question sont souvent des start-ups, qui ont réalisé de belles levées de fonds, parfois plusieurs millions d’euros. Elles vont donc avoir besoin de beaucoup de profils juniors sur des métiers qui sont en train de s’inventer aujourd’hui et vont ainsi recruter largement. Une de ces thématique vous a touché ? Foncez regarder les sites internet de chaque startup (mission, projets, stade de développement, offres de stages et/ou de CDD/CDI, etc…). Vous y trouverez peut-être l’offre d’emploi qui vous correspond.