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La compensation carbone pour particulier est le fait de compenser les émissions CO2 émises par ses activités avec le financement de puits de carbone (arbre, forêt, océan) qui permettent de capter et stocker du CO2 à hauteur de ce qui a été émis. En tant que citoyen, il est en effet possible de mesurer son impact carbone et adapter son mode de vie. Cependant, difficile d’atteindre la neutralité carbone à son échelle. La compensation carbone volontaire intervient donc pour compenser son empreinte carbone résiduelle. Mais est-elle véritablement efficace ? Comment bien choisir son projet de compensation ? Nous le verrons dans cet article !
Qu'est ce que la compensation carbone pour particulier ?
Définition de la compensation carbone
Compenser son empreinte carbone, c'est le financement de manière volontaire d’un ou plusieurs projets écologiques dont l’activité permet d’éviter tout ou partie de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), le plus souvent avec l’achat de crédits carbone. Elle s'inscrit dans une démarche plus globale visant à mesurer, réduire et compenser son empreinte carbone individuelle.
Dans un effort pour viser la neutralité carbone collective d’ici 2050, la compensation carbone volontaire est accessible à tous, particuliers comme entreprises. Si l’effort à fournir est plus important du côté des industries, cela ne signifie pas que les actions individuelles sont inutiles. Au contraire 😉
Un puits de carbone, c'est quoi ?
En compensation carbone, c'est un terme que vous verrez souvent. Mais qu'est-ce que c'est?
Un puits de carbone est un réservoir qui, par un mécanisme naturel ou artificiel, stocke le carbone atmosphérique. Les principaux puits de carbone sont les océans et certains milieux continentaux comme les forêts en formation, les tourbières, etc.
Comment ? La plupart du temps, les puits de carbone capturent le CO2 à travers la photosynthèse. C’est le mécanisme biologique des arbres pour capter le carbone. Moins connu, on peut citer aussi la force de la "pompe à carbone océanique".
Au fil du temps, les puits carbone se fossilisent et continuent de stocker le carbone.
Pétrole, charbon, gaz naturels, … et oui, ce sont des puits carbone ! D’ailleurs, l’utilisation de ces ressources participent à libérer le carbone qu’elles avaient stocké pendant des millénaires.
Avant de se lancer dans la compensation : mesurer et réduire son impact
Mesurer son impact
Pourquoi le mesurer
En 2021, l’empreinte carbone moyenne d’un français est de 9,52 tCO2e. C’est une hausse de 5% comparé à 2020 ! Nous sommes encore loin des objectifs fixés par l’Accord de Paris. Pour rappel : pour rester dans les limites d’un scénario à +1,5°C de réchauffement global, la moyenne des émissions par français ne devrait pas excéder 2,5 tCO2e / habitant.
Derrière ce chiffre, on retrouve plusieurs facteurs d’émissions différents. Les transports représentent la part la plus conséquente de l’empreinte carbone moyenne, avec 2,49 tonnes de CO2 émis en 2021 par personne. L’alimentation représente 2,35 tonnes de CO2, 60% venant de la consommation de produits d'origine animale. Le reste des émissions d'un particulier comprend les achats de biens immobiliers ou encore les dépenses publiques.
Heureusement, il n’est pas trop tard. Chaque citoyen bénéficie de leviers d’action pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre et investir dans de la compensation carbone pour particulier. Mais avant même de se lancer dans la réduction de son empreinte carbone, il faut d’abord la connaître, tout simplement. C’est la meilleure façon de mettre en place des actions ciblées et donc plus efficaces.
Les chiffres relatifs à l’empreinte carbone d’un français ne sont que des moyennes. Heureusement, il existe de nombreux outils pour estimer ses émissions de gaz à effet de serre. La plupart se présente sous la forme de questionnaires qui calculent l’empreinte carbone à un instant donné.
L’application citoyenne de Carbo
Chez Carbo, nous avons nous aussi développé notre application citoyenne pour évaluer l’empreinte carbone de particulier. il vous suffit au départ de répondre à des questions. Votre impact carbone est ensuite calculé sur la base des données de l’ADEME et de la Commission Européenne.
Mais vous pouvez aussi aller plus loin ! Vous pouvez en effet synchroniser le compte bancaire de votre choix, Carbo catégorise instantanément vos achats et vous donne une estimation de leur impact. Grâce à cela, analysez votre progression au quotidien de façon dynamique.
Repérez immédiatement vos dépenses ayant le plus d'impact et bénéficiez de conseils personnalisés pour diminuer, pas à pas, votre impact personnel sur la planète.
Mesurer gratuitement votre empreinte carbone individuelle
Réduire son impact
Maintenant que vous connaissez votre impact carbone et vos divers leviers d’action, il est temps d’agir ! Avant d'investir dans des projets de compensation carbone pour particulier, il existe de nombreux gestes éco-citoyens qui peuvent vous aider à diminuer votre empreinte carbone.
Vous pouvez par exemple :
- Optez pour les transports en commun pour vous déplacer à votre lieu de travail plutôt que d’utiliser votre voiture personnelle ;
- Rénover l’isolation de votre maison pour utiliser moins de chauffage ;
- Changer pour un fournisseur d’électricité verte ;
- Consommer durablement et végétaliser vos assiettes ;
- Acheter moins et préférer les articles de seconde main ;
- Etc.
Des conseils, il en existe en foison. A vous ensuite de choisir les mesures les plus adaptées, et aussi que vous pourrez garder sur le temps long. Concernant votre alimentation par exemple. Réussir à devenir végétalien est un énorme changement. Cependant, si vous n’arrivez à tenir que 2 semaines. C’est moins efficace. En comparaison, remplacer la viande par du poisson sur le temps long pourrait être plus facile à mettre en place et à maintenir 🙂
N’oubliez pas. Face à l’urgence climatique, il vaut mieux avoir une centaine de personnes qui cherchent à agir, même de façon imparfaite, plutôt que 10 qui agissent parfaitement. Faire de son mieux avec bonne volonté, c’est déjà beaucoup !
Compenser son empreinte carbone résiduelle
A ce jour, malgré les efforts les plus importants, il reste complexe de diminuer son empreinte carbone à moins de 2 tonnes par an. Certains facteurs dépassent l’échelle individuelle, avec des émissions de gaz à effet dites “incompressibles”. Aussi, l’empreinte carbone d’un individu ne sera jamais nulle, là n’est pas l’objectif. Le plus important est d’éviter d’émettre plus que ce les puits carbone ne puissent absorber. Or, c’est encore le cas aujourd’hui.
Pour compenser votre empreinte carbone, il existe 2 façons de procéder.
Option 1 : vous achetez des crédits carbone qui financent le développement de projets de séquestration carbone. C’est ce qu’on appelle la compensation carbone volontaire. Le marché de la compensation carbone volontaire sur lequel se déroulent ces transactions n’est soumis à aucune obligation.
Option 2 : vous financez directement des associations et projets de compensation carbone. La deuxième option est souvent la plus accessible, en étant tout aussi efficace. Veillez tout de même à bien choisir les projets que vous souhaitez financer.
L'ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) distingue trois types de projets sur lesquels la compensation carbone volontaire peut agir :
- Le forestier ;
- Le développement des énergies renouvelables ;
- Le changement de notre mode de consommation de l’énergie.
Compenser les émissions carbone d’une situation donnée
Vous pouvez également compenser un projet de façon spécifique en calculant l’empreinte carbone de ce dernier. Par exemple, imaginons une situation où vous êtes obligés de vous déplacer pour un voyage d'affaires ou la visite d’un membre de votre famille. Vous n’avez pas la possibilité de prendre le train et il ne vous reste plus que l’avion. Il est possible dans ce cas précis de calculer l’empreinte carbone de votre trajet en avion pour la compenser.
Parfois, la compagnie s’occupe de communiquer l’empreinte carbone de votre vol. Mais ce n’est pas toujours le cas. Heureusement, il existe aussi des simulateurs pour estimer la quantité d’émissions carbone générées par votre trajet.
Attention tout de même, ce processus ne sert pas à justifier le choix d’une option plus carbonée lorsque vous avez le choix d’opter pour une option plus respectueuse du climat.
Quelles solutions s'offrent à moi pour compenser ?
Comment bien choisir sa solution de compensation
Les critères à retenir 📝
Savoir distinguer les solutions sérieuses des projets qui ne le sont pas est nécessaire avant d’investir votre argent. Pour qu’il soit efficace, le projet de compensation carbone pour particulier que vous soutenez doit répondre à 4 conditions. Prêtez attention :
- à ce qu’il soit « additionnel ». Il n’aurait pas pu voir le jour sans ce financement et il ne crée pas d’usages en plus ;
- aux méthodes de calcul pour mesurer la quantité de CO2 « évitée » ;
- aux méthodes de suivi et de vérification de ces émissions évitées ou capturées ;
- à l’unicité des crédits carbones qu’il délivre (un crédit = 1 tonne de CO2 évitée).
Plusieurs labels ont été créés pour vous permettre de vérifier que vos émissions sont bel et bien compensées. Les deux plus sérieux sont le Voluntary Gold Standard, créé par l’ONG World Wild Fund (WWF) en 2006, et le Verified Carbon Standard (VCS), créé par Verra, une organisation à but non lucratif.
Zoom sur les labels existants
Le label Gold Standard sélectionne les projets certifiés selon des critères généraux. Il s’adapte aussi aux situations spécifiques d’un projet, avec des caractéristiques liées à son secteur d’activité, sa méthodologie de suivi et quantification ainsi que les critères de qualité du produit développé (sécurité, design). Le processus de sélection du label met un point d'honneur à rester transparent en publiant ses fiches d'évaluation et les projets retenus sur leur site internet.
Dans le cas du label VCS, les projets qui souhaitent être certifiés sont soumis à une validation en plusieurs étapes. Les caractéristiques requises par le label sont régulièrement mises à jour pour correspondre aux nouvelles connaissances et donc exigences concernant l’efficacité d’un projet de compensation carbone volontaire.
A l’échelle de la France, nous avons aussi le Label Bas Carbone qui permet de certifier de façon plus générale des projets de réduction d'émissions de gaz à effet de serre.
LIVRE BLANC
Le guide des achats responsables pour les nuls
Petits tours d'horizons des solutions de compensation carbone pour particulier
Soutenez l'agriculture et la forêt française avec Stock2
Stock2 est une plateforme Label Bas Carbone qui facilite le financement et le développement de projets de séquestration carbone partout en France. Reboisement, grandes cultures, vergers, etc.
Comment ça fonctionne ? Après avoir réalisé votre bilan carbone chez un acteur tiers (Carbo par exemple 😉), vous échangez avec les équipes de STOCK et sélectionnez le ou les projet(s) de compensation carbone volontaire que vous souhaitez soutenir.
Ensuite la plateforme facilite l’inscription du Contributeur sur le registre national du Label Bas-Carbone. Cela vous permet d’acheter des crédits carbone. Enfin, faites le suivi de ces projets sur les 5 prochaines années.
Récolter des retours d’expériences grâce à Cerema
En France, le Cerema est un établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique. Il accompagne l’État et les collectivités territoriales pour l’élaboration, le déploiement et l’évaluation de politiques publiques d’aménagement et de transport.
En 2020, le Cerema publie un panel d’expériences locales de fonds carbone et de compensation carbone territoriale pour donner plus de visibilité à des projets de compensation carbone certifiés par l'État. Il aide aussi à informer de la réalité de ces projets sur le terrain pour gagner en transparence.
🖐 Intéressé par l'initiative ? À découvrir sur cette page !
Financer des alternatives durables avec Time For The Planet
C’est peut-être la solution qui change des précédentes. Certes, la mission de Time For the Planet n’est pas ce qu’on peut appeler un projet de compensation carbone volontaire à proprement parler. Vous n’y achèterez pas de crédits carbone. Cependant, c’est aussi une autre façon de financer des projets pour agir contre le changement climatique.
La plateforme s’occupe en effet de rassembler de l’argent pour détecter et déployer 100 innovations mondiales contre les gaz à effet de serre. Avec le financement du développement d’un projet, vous rejoignez une communauté d’associés engagés dans ce combat.
Parmi les projets financés par Time For The Planet, vous retrouverez d’ailleurs des projets de compensation carbone en France et partout ailleurs dans le monde.
Les pièges à esquiver pour éviter le greenwashing
Attention aux entreprises "neutres en carbone"
Avant de financer le développement d’un projet de compensation carbone volontaire, il faut faire attention aux critères de sélection des projets et à leurs méthodes de calcul et de suivi des émissions évitées. Si ces informations ne sont pas disponibles ou difficilement accessibles, fuyez ! La transparence d’une association ou d’une entreprise est mère de sûreté.
Toutes les clefs pour une communication sans greenwashing !
Faites également attention aux pièges publicitaires mis en place par certaines entreprises. Ce n’est pas parce qu’une marque compense ses émissions de gaz à effet de serre que consommer chez eux aura un moindre impact. Une entreprise ne peut pas être “neutre en carbone”. Soyez vigilants lorsque vous rencontrez ces termes.
Une efficacité encore à prouver
A ce jour, la compensation carbone volontaire n’a pas totalement fait preuve de son efficacité, ni de sa capacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière tangible et durable.
Tout d’abord car l’achat de crédits carbone pour particulier peut servir aujourd’hui de justification pour une empreinte carbone importante des entreprises ou des particuliers. On parle presque de "blanchiment écologique”. La compensation permet au consommateur de maintenir certains comportements polluants sans culpabiliser.
Ensuite, parce que l’efficacité de ces projets est souvent surestimée. D’après une étude réalisée par un institut allemand de recherche sur l’environnement, Sur 5 655 projets étudiés, 85 % d’entre eux avaient une « faible probabilité » d’assurer les réductions d’émissions promises et l’additionnalité du projet de compensation carbone volontaire.
La compensation carbone volontaire reste et restera donc une solution de derniers recours. La réduction des émissions de gaz à effet de serre est TOUJOURS prioritaire.
FAQ : Compensation carbone particulier
La compensation carbone volontaire est une stratégie de compensation des émissions de dioxyde de carbone (CO2) qui consiste à investir dans des projets qui en réduisent les effets sur le changement climatique. Les projets peuvent consister en la plantation d’arbres pour absorber le CO2 dans l’atmosphère, en la réduction de la consommation d’énergie dans les bâtiments ou en l’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules.
La compensation carbone est une solution utile mais imparfaite dans la lutte contre le changement climatique :
Utile, là où nous ne pouvons raisonnablement pas réduire nos émissions de gaz à effet de serre ;
Imparfaite, partout là où elle renvoie à un imaginaire trompeur. Rappelons-le, une non-réduction chez soi N’EST PAS équivalente à une réduction chez quelqu’un d’autre.
La compensation carbone coûte environ 20 € par tonne de CO2 évitée.
La compensation carbone offre de nombreux avantages. Tout d’abord, elle permet aux individus et aux entreprises de compenser leurs émissions de dioxyde de carbone résiduelles. En investissant dans des projets qui réduisent les émissions de dioxyde de carbone, ils peuvent ainsi participer à l'effort collectif vers la neutralité carbone globale. Ensuite, la compensation carbone volontaire peut aider à soutenir l’économie verte en investissant dans des projets qui favorisent la production d’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique et les transports durables. Enfin, la compensation carbone peut sensibiliser les individus et les entreprises à l’importance de réduire les émissions de dioxyde de carbone et à la nécessité de mettre en place des stratégies concrètes pour y parvenir.