CSRD : définition, contexte et enjeux de cette directive européenne

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màj en juillet 2024
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Définition et toutes les informations essentielles sur la CSRD juste en-dessous.

La CSRD directive : Définition complète et guide détaillé !

La CSRD en bref

Définition de la CSRD

La CSRD est une nouvelle directive proposée par la Commission européenne pour imposer et mieux encadrer le reporting extra-financier des entreprises en lien avec le développement durable, les normes de durabilité, et les critères ESG.

Qui est concerné par la CSRD ?

Pour l'instant, les règles en terme de rapport extra-financier concernent uniquement les entreprises de plus de 500 salariés. Cependant, la CSRD élargit son périmètre pour concerner toutes les entreprises, grandes et petites, en introduisant des obligations et des normes supplémentaires.

Quand sera appliqué la CSRD ?

Son entrée en vigueur est prévue dès 2024, avec une application progressive des obligations de reporting selon les normes établies par la directive.

Quels sont les avantages de la CSRD ?

1. Plus de confiance entre les entreprises, les investisseurs et les consommateurs
2. Des rapports extra-financiers démocratisés et simplifiés
3. Un pas de plus vers la finance durable, en alignant les obligations de reporting avec les critères ESG et les exigences de durabilité.

Comment appliquer la CSRD ?

Votre entreprise peut appliquer la directive en consolidant sa stratégie RSE à l’aide des critères ESG et de la réalisation d’un bilan carbone.

La CSRD directive, ou Corporate Sustainability Reporting Directive, est une nouvelle directive publiée par l’Union européenne qui rassemble un ensemble de mesures ambitieuses et complètes visant à améliorer les flux financiers en faveur des activités durables dans l'Union européenne.

Définition plus détaillée : c'est quoi concrètement la CSRD ?

Un peu de contexte

La législation européenne impose à certaines grandes entreprises de divulguer des informations sur la sur leurs opérations et leur réponse aux défis sociaux et environnementaux de notre société. Ces rapportssont encadrés par la Non-Financial Reporting Directive (NFRD), déclinée en France dans la DPEF (Déclaration de Performance extra-financière)

Cela aide les investisseurs, les consommateurs, les décideurs politiques et les autres parties prenantes à évaluer les performances extra-financières des sociétés et encourage ces dernières à développer une stratégie plus respectueuse des enjeux de développement durable.

Cependant, dans le cas présent, les informations communiquées par les entreprises ne ne suffisent pas à répondre aux enjeux actuels . Les rapports extra-financiers omettent souvent des informations que les investisseurs et les autres parties prenantes jugent importantes.

Les informations communiquées peuvent être difficiles à comparer d'une entreprise à l'autre, et les utilisateurs de ces informations, en majorité les consommateurs et les investisseurs, ne sont souvent pas sûrs de pouvoir s'y fier.

C’est donc pour combler ces manques que fin 2022, la Commission européenne adopte une nouvelle proposition de directive sur les rapports extra-financiers des entreprises en lien avec le développement durable

Ce nouveau texte vise à améliorer la matérialité des informations communiquées et à assurer que le reporting soit conforme aux normes obligatoires de l'Union Europèenne. Il prévoit également d'imposer un accès numérique aux informations liées à la durabilité. Le résultat pourrait être une quantité massive de données dans le domaine public, augmentant ainsi la transparence et facilitant l'analyse des impacts.

La CSRD définit de nouvelles normes de reporting

Complémentaire à la NFRD, la CSRD impose aux entreprises de publier des informations relatives aux éléments suivants :

  • Protection de l'environnement
  • Responsabilité sociale, soit les normes RSE, ESG et le traitement des employés
  • Respect des droits de l'homme
  • Mesures de lutte contre la corruption 
  • Diversité au sein des conseils exécutifs des entreprises

La CSRD exige également des informations supplémentaires sur la gestion des risques liés au changement climatique. Les entreprises devront donc indiquer comment les risques liés au réchauffement climatique peuvent affecter leurs performances et comment elles choisissent d’y répondre. 

“C’est donc plus de transparence pour les citoyens, les consommateurs et les investisseurs pour que les entreprises puissent jouer tout leur rôle dans la société.”

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance

Quand s'applique la CSRD ?

2024 est la première année fiscale de référence pour les grandes entreprises déjà concernées par la NFRD. Progressivement, la CSRD s'étendra jusqu'au PME cotées en Bourse pour l'année fiscale 2026. Les obligations de reporting sous la CSRD seront ainsi mises en œuvre de manière progressive, offrant aux entreprises le temps nécessaire pour se conformer aux normes européennes de durabilité.

CSRD définition : frise chronologique de l'application de la norme européenne
Passage de la NFRD à la CRSD dans le temps

Qui sera concerné par la CSRD ?

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Initialement, les règles de l'Union européenne en matière de reporting ne s'appliquent qu’aux grandes entreprises de plus de 500 employés. Cela représente environ 11 700 grandes entreprises et groupes dans l'UE. 

On y retrouve notamment : 

  • les sociétés cotées en bourse
  • les banques
  • les compagnies d'assurance
  • d'autres entreprises désignées par les autorités nationales comme des entités d'intérêt public

Ce chiffre passe d'environ 50 000 avec la nouvelle entrée en vigueur de la CSRD, qui se fera sur 4 ans :

  • Sur l'exercice 2024 (déclaré en 2025) : toutes les entreprises déjà soumise à la NFRD
  • Sur l'exercice 2025 (déclaré en 2026) : les autres grandes entreprises
  • Sur l'exercice 2026 (déclaré en 2027): les PME cotées en bourse, avec une option de décalage de 2 ans
  • Sur l'exercice 2028 (déclaré en 2029) : les entreprises étrangères avec une filiale dans l'UE

Ainsi, la CSRD étend considérablement les obligations de reporting et les normes de durabilité à un plus grand nombre d'entreprises à travers l'Europe.

FAQ CSRD

La CSRD définit également une version plus détaillée du concept de double matérialité. Dit simplement, la double matérialité revient à étudier les impacts de l'environnement sur l'entreprise et de l'entreprise sur son environnement. 

La CSRD exige justement de rendre compte à la fois des risques que l’entreprise encourt en lien avec le changement climatique et à la fois de détailler son impact carbone. Par exemple, une exploitation agricole pourrait rencontrer certains risques liés à l’augmentation de la période de sécheresse. Mais les techniques de d’agriculture intensive que l’exploitation pratique participent à accélérer le changement climatique.  

Pour résumer, la CSRD met en avant une approche plus complète de la matérialité, en demandant aux entreprises de considérer à la fois leurs propres obligations en matière de durabilité et l'impact global de leurs activités sur l'environnement.

Comment se préparer à la CSRD : comprendre la définition et les exigences ?

Renforcer sa stratégie RSE

Les entreprises qui s’engagent dans une démarche de responsabilité sociale (RSE) cherchent à allier responsabilité sociale et environnementale tout en restant économiquement viables. Les entreprises contribuent donc, aux enjeux du développement durable. 

groupe entreprise rse

Pour renforcer ou mettre en place une stratégie RSE, définissez des indicateurs de performance clés (ou KPIs) qui vous permettront de mesurer l’impact de votre stratégie RSE.

Une fois ces indicateurs établis, une stratégie RSE efficace nécessite la réalisation d’un audit de l’entreprise, la création d’un plan d’action et la mobilisation des collaborateurs. Cette approche permet de répondre aux normes de reporting et de garantir une publication précise des informations liées à la durabilité. Ce dernier point est important pour gagner en efficacité ! 

Par exemple, au lieu de centraliser la collecte de données, impliquer chaque service de votre entreprise peut constituer un gain de temps et garantir un rapport plus précis grâce à une meilleure maîtrise de chacun dans son domaine.  Cela vous permet d'optimiser votre stratégie RSE 😉 et vous pourrez mieux répondre aux exigences des normes et aux attentes des parties prenantes en matière de sustainability

🖐 En France la loi n° 2001- 420, de l’année 2001, oblige les entreprises françaises à inclure dans un rapport annuel leurs décisions RSE.

S’aider des critères ESG pour mieux identifier les risques 

Les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) permettent d'évaluer la stratégie RSE d'une entreprise. Au-delà du simple aspect économique, ces critères prennent en compte les impacts sociaux et environnementaux des activités d’une société. 

Les critères ESG sont des outils précieux pour l’analyse de la manière dont une société ou un secteur se comporte en matière de durabilité, de droit du travail et de gouvernance.

Suivre ces critères ESG permet donc de collecter des données essentielles au reporting pour enrichir leur rapport extra-financier. Le but étant de répondre aux normes de reporting en vigueur et d’assurer une publication transparente des informations liées à la durabilité.

csrd

Et ce n’est pas tout.  En effet, une entreprise qui montre engagement tangible envers la sustainability et la responsabilité sociale et qui intègre les critères ESG dans sa stratégie RSE, c’est aussi un véritable atout auprès d'investisseurs potentiels.

Pour faciliter leur suivi et leur publication, le gouvernement a mis en place la plateforme Impact avec un formulaire à remplir directement en ligne. 

Le bilan carbone, un outil très utile pour appliquer la directive CSRD

Que ce soit pour améliorer le reporting encadré par la directive CSRD ou mettre en œuvre la stratégie RSE de votre entreprise, le bilan carbone est une étape clé. 

L'Agence de la Transition Écologique (ADEME) définit le Bilan Carbone® (ou Bilan GES réglementaire) comme un outil de diagnostic qui permet d’évaluer les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre générées par l’ensemble des activités d'une entreprise sur un temps et un périmètre donné.

La comptabilité carbone (ou Carbon Accounting) s'inscrit dans une démarche plus large de comptabilité extra-financière. Plus précisément, c'est une comptabilité qui ne s’appuie pas sur des données à valeurs monétaires. Le bilan carbone permet également de mobiliser plusieurs équipes à la fois dans la stratégie RSE de l’entreprise et de la gestion des impacts environnementaux.

Il existe différentes méthodes pour réaliser un bilan carbone. La première option consiste à le réaliser en interne avec une personne formée à la méthode bilan carbone. Mais il faut  compter le coût, le temps de formation et la complexité de la tâche. 

Ensuite, la deuxième option est de faire appel à un cabinet de conseil spécialisé bilan carbone. C’est la solution avec l’accompagnement le plus complet et personnalisé. À noter tout de même qu’il ne correspond pas aux plus petits budgets. La dernière option est d’utiliser un logiciel bilan carbone. Le calcul y est automatisé, ce qui représente un gain de temps considérable pour réaliser son bilan carbone tout en restant en partie autonome.



Quelles sont les conséquences définies d’une mauvaise application de la directive CSRD ? 

Pour le moment, la mise en œuvre de la directive CSRD impose des obligations de reporting aux entreprises, mais c’est aux États membres qu’incombe la responsabilité de faire respecter ces obligations.

Cependant, les types de sanctions ne sont pas précisés. Elles peuvent donc varier de façon considérable d’un État membre à l’autre. Pour cette raison, la CSRD prévoit de renforcer l’encadrement des États pour que ces derniers mettent en place des sanctions et des mesures administratives appropriées.

Selon l’article 1 de la CSRD, la définition des sanctions dans la directive inclut des mesures telles que :

  • une déclaration publique indiquant la nature de l’infraction et la personne mise en cause ;
  • l’émission d’une ordonnance de cessation liée au domaine de l’infraction ;
  • des sanctions pécuniaires proportionnelles aux profits perçus grâce à l’infraction et à la solidité financière de l’entreprise.

Le temps passe vite et 2023 ne se fait pas attendre ! Il vaut donc mieux anticiper l’arrivée de cette directive et commencer à collecter des données dès maintenant. 

💡 Pour les entreprises de plus de 500 salariés le bilan GES est obligatoire. Les bilans sont à réaliser tous les 3 à 4 ans. Ils doivent être accompagnés d’une synthèse des actions prévues pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise. 

Quels avantages pour la directive CSRD ? 

Plus de confiance entre les entreprises, les investisseurs et les consommateurs

La directive CSRD est par définition une solution unique pour les entreprises qui apporte plusieurs avantages significatifs en matière de reporting, de gestion et de transparence et qui répond aux besoins d'information des investisseurs et des autres parties prenantes.

Pour les investisseurs, une grille de standards communs aux entreprises facilite la comparaison des performances d’une entreprise à une autre. Les obligations de transparence de la directive encouragent aussi la transparence auprès des consommateurs. 

Cette application uniforme des critères facilite la comparaison des impacts environnementaux et sociaux.. Il n'est pas rare qu’au cours d’un appel d’offre, des entreprises demandent à leurs fournisseurs de présenter un bilan carbone. Autant être préparé. 

Enfin, les entreprises gagnent aussi à être plus transparentes. D’une part parce qu’elles nourrissent la confiance des consommateurs et des investisseurs. D’autre part parce qu’elle consolide leur marque employeur auprès de leurs salariés. En effet, les salariés se sentent de plus en plus concernés par les enjeux environnementaux. C’est pour cela que de plus en plus de salariés recherchent des entreprises avec des activités dites “à impact” ou à minima des environnements de travail respectant les bonnes pratiques RSE.

🖐 Partant de la même idée, le Carbon Disclosure Project (CDP) diffuse une typologie de reporting sur l'environnement et de la gestion des risques. Il repose pour cela sur la transparence, la compréhension et l'action en faveur d'une économie et finance durable.

Des rapports extra-financiers bien définis, démocratisés et simplifiés grâce à la CSRD

La directive CSRD simplifiera également le processus de reporting pour les entreprises. De nombreuses entreprises sont actuellement contraintes d'utiliser toute une série de normes et de cadres différents en matière de rapports sur le développement durable. 

Les normes européennes proposées en matière de rapports sur le développement durable, notamment les ESRS (European Sustainability Reporting Standards), pourront constituer un "guichet unique". Cela signifie une application uniforme des standards dans le reporting, facilitant ainsi la gestion des informations et réduisant la complexité.

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Un pas de plus vers la finance durable 

La CSRD garantit l'alignement avec d'autres initiatives de l'UE en matière de finance durable, en particulier le règlement sur la divulgation des informations relatives à la finance durable (SFDR) et le règlement sur la taxonomie. L'objectif est de réduire la complexité et le potentiel de duplication des exigences de déclaration.

Cette proposition garantit que les entreprises cotées communiquent les informations dont les investisseurs et les autres acteurs des marchés financiers soumis au SFDR ont besoin.

"Le système financier joue un rôle crucial dans la mise en œuvre du Green Deal de l'UE, et des investissements importants sont nécessaires pour rendre notre économie plus verte. ” 

Mairead McGuinness, commissaire chargée des services financiers, de la stabilité financière et de l'Union des marchés de capitaux

Définition des limites de la CSRD

Le coût : un inconvénient majeur

La Commission européenne admet qu'il y aura une augmentation des coûts de reporting. L'analyse d'impact officielle estime un coût annuel de 3 600 millions d'euros, auquel s'ajoutent 1 200 millions d'euros de coûts ponctuels. 

Cependant, les législateurs estiment que les coûts de la non-adoption de ce règlement seraient encore plus élevés à moyen et long terme. Pourquoi ? 

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Parce que les fournisseurs et les investisseurs, de nombreuses entreprises ne savent pas quelles données elles doivent communiquer, sans parler de leurs propres difficultés à obtenir ces données sur la chaîne d'approvisionnement pour leurs propres besoins. La CSRD, définie de manière simple et concise, c’est donner un cadre et des consignes plus précises à suivre. 

Enfin, l'environnement actuel n'est pas propice aux entreprises qui souhaitent se démarquer grâce aux critères ESG. En résumé, la symétrie des informations ESG sera grandement améliorée par la CSRD.

Des normes juridiquement contraignantes pour réguler tous les types d’entreprises

C’est pour cela que ces normes seront également juridiquement contraignantes. Le groupe de travail du Groupe consultatif pour l'information financière en Europe (EFRAG) a recommandé que ces normes définissent des données en fonction du secteur, du secteur et de l'entité. Les PME seraient soumises à des normes d'information qui leur seraient spécifiques, mais leur charge de travail serait allégée. 

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Certes, les contraintes financières et législatives peuvent faire peur. Mais cette norme va surtout simplifier le reporting extra-financier des entreprises et le rendre plus lisible. Une CSRD définie d'une manière étendue garantit que toutes les entreprises sont mieux préparées à faire face aux défis environnementaux et sociaux actuels. En plus d’aider les entreprises en leur fournissant des consignes plus claires, c’est une bonne nouvelle pour les investisseurs, les consommateurs et le climat ! 

De plus, les entreprises ont encore 2 ans pour s'y adapter. Alors n'attendez pas et prenez les devants 😉

Ilo Rakotonavahy
Ilo est Content Manager à Carbo. Spécialisée en Relations internationales, elle intègre le master Environmental Policy à Sciences Po. Son projet du moment : rendre les festivals de musique plus durables.
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