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La transition énergétique est l’un des volets fondamentaux de la transition écologique. Et permettre la transition écologique, c’est instaurer une croissance plus verte. Mais en quoi consiste cette transition énergétique et comment y parvenir ? Quels sont les outils développés ? Carbo répond à toutes vos questions.
Qu’appelle t-on « transition énergétique » ?
Définition
La transition énergétique est la modification profonde de nos modes de production et de consommation d’énergie, dans une optique de développement durable. On abandonne l’usage des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) pour une utilisation d’énergies dites renouvelables. En effet, la nature produit sans limite ces matières premières. Celles-ci sont exploitables par l’homme et permettent de produire une énergie moins polluante.
L’objectif de cette transition est de diminuer les émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines en termes d’énergie. Il faut repenser la production de l’énergie, sa distribution, son stockage et son utilisation individuelle et collective.
⚠️ Ne pas confondre transition énergétique et transition écologique. La première concerne essentiellement les énergies, tandis que la deuxième s’applique à un champ d’application plus vaste. En effet, elle intègre la préservation de la biodiversité, la question du vivre ensemble, l’environnement, etc.
Quand est apparu le besoin d’une transition énergétique ?
Un état des lieux international
L’idée de trouver une alternative aux énergies fossiles émerge chez nos voisins germanophones dans le contexte du choc pétrolier iranien, plus de quarante ans auparavant. Mais le concept est surtout en vogue dans les années 2000. A ce moment-là, une prise de conscience climatique globale émerge et les prix des énergies grimpent. En 2009, l’IRENA (Agence Internationale pour les énergies renouvelables) est créée afin de promouvoir le développement des énergies vertes, et permettre la coopération entre les 162 pays membres.
En 2015, la ratification de l’accord sur le climat engage plus de 180 pays à maintenir la température mondiale en-dessous du seuil des 2°C, établi par le GIEC. Cet accord a permis d’accélérer la transition, même si les efforts restent encore timides. Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), le gaz, le pétrole et le charbon représentent 80% de la production mondiale en énergie. La part des énergies fossiles reste donc importante.
Pourquoi faire une transition énergétique ?
Quels sont les principaux enjeux ?
La transition énergétique est nécessaire en raison de l’urgence actuelle : le climat se réchauffe et les ressources s’amenuisent.
Concernant le réchauffement climatique, vous constatez chaque jour les symptômes de ce phénomène (aux infos ou dans votre quotidien). Les récents épisodes de sécheresse sur la côte ouest des États-Unis et du Canada, ou encore les inondations en témoignent.
L’épuisement des ressources dites fossiles est un sujet de plus en plus préoccupant. Les climatologues estiment que d’ici une cinquantaine d’années, les réserves de charbon et de gaz viendraient à manquer. Ajoutez à cela deux autres phénomènes: la croissance démographique mondiale et l’industrialisation massive qui doubleraient les estimations des experts. La mise en œuvre d’une transition énergétique mondiale est donc nécessaire pour répondre à ces enjeux globaux.
Et quels sont les objectifs de la transition énergétique ?
L’objectif de la transition énergétique tient en un mot : anticipation. Se tourner vers des énergies plus propres et durables c’est anticiper les scénarios catastrophiques à la Mad Max.
Ainsi, une bonne transition a pour but d’instaurer :
- Une meilleure consommation : consommer mieux c’est d’abord consommer moins. Il faut donc réduire les émissions liées au transport (automobile, transports aériens, etc), renforcer le confort thermique des logements, etc.
- Une production différente : cela passe par l’utilisation de ressources locales, d’énergies renouvelables et une fabrication moins importante de déchets.
- Un progrès sociétal : la transition énergétique est vectrice de mobilisation collective via des projets coopératifs.
- Une création d’emplois : des métiers liés au bâtiment ou à la gestion de l’énergie pourront émerger de cette transition.
Comment parvenir à une vraie transition énergétique ?
Transition énergétique : quelle est la situation en France ?
La Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV)
Suite à la COP21 et à la signature de l’Accord de Paris, la France s’engage plus ardemment dans sa transition énergétique. La Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) est alors votée en 2015. La France opte pour un nouveau modèle énergétique accompagné d’un plan d’action. L’objectif ? Contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, renforcer l’indépendance énergétique française et offrir un coût compétitif aux entreprises et aux citoyens français. Donc non seulement, la France s’engage dans l’énergie verte, mais également à sa démocratisation.
La Loi fixe des objectifs à moyen et long termes:
- Réduire les émissions gaz à effet de serre de 40% entre 1990 et 2030. Diviser par 4 des émissions entre 1990 et 2050.
- Arriver à une réduction de 50% de la consommation énergétique en 2050 par rapport à 2012 (avec l’objectif intermédiaire de parvenir à une réduction finale de 20% en 2030)
- Baisser la consommation énergétique primaire d’énergies fossiles de 30% en 2030, par rapport à 2012.
- Parvenir à ce que les énergies renouvelables représentent 23% de la consommation brute d’énergie en 2020, et jusqu’à 32% en 2030.
- Porter la production d’énergie via le nucléaire à 50% pour 2025.
- Atteindre les normes BBC (bâtiment basse consommation) pour 2050.
- Lutter contre la précarité énergétique et permettre l’accès à une énergie à tous (moyennant un coût abordable).
Les Programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) sont des outils de pilotage qui viennent accompagner la politique énergétique au niveau national. Ce document stratégique révisé tous les 5 ans permet donc à l’Hexagone et aux territoires d’outre-mer, d’établir leur plan de route en termes d’orientation énergétique.
Les suites ?
Malgré l’adoption de cette loi, les objectifs fixés sont encore loin d’être tenus. Le CESE (Conseil économique, social et environnemental) estime que la France est l’un des pays européens les plus en retard dans le déploiement des énergies renouvelables.
La loi Énergie-climat, adoptée en 2019, a pour but de fixer les objectifs pour la politique climatique et énergétique française. Quatre axes ont été établis dans le but d’atteindre la neutralité carbone au niveau national:
- Une sortie des énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables
- La rénovation thermique des bâtiments
- L’instauration de nouveaux outils de pilotage, de gouvernance et d’évaluation de la politique climatique. En ce sens, un Haut Conseil pour le climat a été créé. Une Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) est également instauré pour piloter l’action française dans ce domaine-ci. Une Loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC) vient également fixer les objectifs de la PPE.
- Une régulation des secteurs du gaz et de l’électricité.
En résumé, des initiatives sont prises mais pas suffisamment pour permettre une bonne transition énergétique.
Une transition qui fait débat ?
La question du nucléaire
La France commence à investir dans le nucléaire au cours des années 70. Aujourd’hui, 58 réacteurs fournissent les ¾ de notre électricité. Mais l’utilisation et la dépendance au nucléaire de la France fait débat. Cette ressource nécessite en effet, le traitement de déchets pas si neutres que ça. Et surtout, le nucléaire n’est pas sans risque. Les catastrophes de Tchernobyl, le 26 avril 1986, et de Fukushima le 11 mars 2011, ont confirmé le danger sous-jacent. Bien que les émissions par l’usage du nucléaire soient réduites, le “risque zéro” n’existe pas. En cas de dérapage, les résultats d’un tel accident sont terribles. Les rejets radioactifs de Tchernobyl ont entraîné des conséquences importantes sur la faune et la flore environnantes, ainsi que sur la santé des individus.
L’insécurité de cette énergie est pointée du doigt par les militants antinucléaire en France. A contrario, des écologistes défendent cette ressource peu émettrice. Une Association des écologistes pour le nucléaire a même été créée en 1996 pour défendre cette ressource énergétique. Les débats et les avis concernant cette énergie divergent donc.
🖐 En particulier suite à l’accident de Fukushima, de nombreux pays sont sortis du nucléaire civil. La France, la Finlande, la Suède, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine, les États-Unis, la Corée du Sud, l’Inde et l'Iran maintiennent eux leur utilisation de l’énergie nucléaire.
Une transition possible ?
L’énergie n’est pas un domaine isolé : il se confond dorénavant à nos politiques, nos institutions et nos pratiques. Il s’insère dans les débats publics. Et comme dans tout débat, on retrouve les pro-énergie renouvelable et les contre. Ces derniers, pas forcément climatosceptiques, s’inscrivent plutôt dans un pessimisme concernant l’applicabilité et le rendement de telles technologies. Les énergies vertes s’appuient sur des ressources variables. Le vent ne souffle pas constamment et le soleil ne brille pas toujours. Si l’on définit en effet, les énergies renouvelables comme substitution aux énergies fossiles alors on en arrive à une impasse environnementale. L’éolien ne pourra jamais produire autant qu’une centrale électrique alimentée par du charbon ou du pétrole. La transition ne peut se faire qu'accompagnée par l’émergence d’un nouveau paradigme technique, énergétique, social, économique et politique.
L’exemple scandinave, un modèle réplicable partout ?
Le dernier rapport “Fostering Effective Energy Transition” du Forum Économique Mondial dévoile le classement des pays sur la base d’un indice de transition énergétique (ETI). En tête de liste se trouve le trio Suède, Norvège et Danemark. Ils sont parvenus à réduire l’intensité carbone de leur bouquet énergétique.
💡 Le “mix énergétique” ou “bouquet énergétique” est l’ensemble des énergies (pétrole, gaz, charbon, nucléaire et énergies renouvelables) dont dispose un pays pour satisfaire ses besoins énergétiques.
Le rapport de 2019 de l’AIE établit que la Suède est le pays le plus avancé en matière de transition énergétique. Le pays s’appuie avant tout sur le nucléaire, l’hydroélectricité et la chaleur renouvelable pour produire une énergie décarbonée. Cependant, aux regards des débats sur le nucléaire, sa dépendance pour cette énergie rend sa décarbonation moins exemplaire. Il faut également relever sa richesse en termes de forêts. Cela lui permet de produire son électricité par la transformation de la biomasse en énergie. De même, sa situation géographique lui permet une utilisation efficiente de l’éolienne qu’elle a su développer.
Le modèle suédois est donc a priori, un modèle à suivre. Mais il faut garder en tête son avantage géographique et certains axes d’amélioration.
Comment participer activement à la transition énergétique ?
Tout le monde est concerné par la transition énergétique, chacun détient un rôle à son échelle et selon son statut.
Agir dans mon entreprise
Une entreprise peut et DOIT œuvrer en faveur de cette transition. Elles sont les acteurs les plus indiqués pour permettre une croissance verte d’advenir. Toute entreprise bénéficie d’aides afin d’entamer sa propre transition:
- L’ADEME propose par exemple des solutions pour financer des types de projet comme des projets d’innovation, de recherche et de développement, ou des projets en faveur d’une économie circulaire.
- Un prêt Eco-Energie (PEE) est également accessible aux TPE et PME de plus de 3 ans. Ces entreprises s'engagent dans un programme d’investissement pour améliorer l’efficacité énergétique de l’entreprise. Ce prêt participatif peut aller jusqu’à 100 000 euros.
- Une TVA à 5,5% s’applique automatiquement aux entreprises qui entreprennent des travaux de rénovation énergétique.
Pour réduire son empreinte carbone, l’entreprise doit cibler les aspects de son activité qui peuvent être améliorés. En ce sens, la société peut effectuer son bilan carbone. Elle peut ainsi connaître les axes d’amélioration pour parvenir à sa transition énergétique.
Vous pouvez facilement maîtriser votre empreinte carbone avec Carbo.
La transition énergétique au quotidien
Il existe différentes façons de prendre part à la transition énergétique. Tout d’abord, vous pouvez réduire votre consommation. Il existe des méthodes simples comme éteindre/mettre en veille vos appareils pendant la nuit, remplacer vos ampoules par des LED, etc. Tous ces éco-gestes sont à votre portée. Vous pouvez aussi faire le choix de l’impact positif et vous orientez vers des offres d’énergies vertes.
💸 Sans oublier que le choix d’offres énergétiques vertes, peut être financièrement rentable, c’est le des services proposés par ekWateur.
Des aides sont également apportées par l’Etat aux particuliers qui souhaitent réduire leur empreinte carbone. Selon les travaux réalisés par un ménage (isolation par ex.), celui-ci peut obtenir une indemnisation inversement proportionnelle au revenu du foyer, appelée MaPrimeRénov’ . Ou alors, si vous souhaitez réaliser des travaux d’isolation ou d’installation d’équipements qui utilisent de l’énergie renouvelable, vous pouvez faire appel à un éco-prêt à taux zéro. Vous obtiendrez alors une aide entre 7 000 et 30 000 euros.
Une transition énergétique pour l’environnement
La mise en place d’une transition énergétique est donc essentielle. Elle permet de mettre en œuvre une économie verte et donc de préserver l’environnement. Que ce soit au niveau national, local, à l’échelle des collectivités, d’une entreprise ou individuelle, il existe des solutions pour consommer mieux et moins.