Sommaire
EN BREF ! La comptabilité carbone (ou Carbon Accounting) peut se définir comme une sous-branche de la comptabilité environnementale. Elle revêt un caractère calculatoire et quantifiable. Il existe plusieurs référentiels de comptabilité carbone tels que le GHG Protocol, la méthodologie Bilan Carbone © ou encore la norme 14064. En France, la méthode la plus communément admise et pratiquée est le Bilan Carbone. Découvrez l'essentiel de la comptabilité carbone et comment l'intégrer dans votre entreprise.
Qu'entend-on par « comptabilité carbone » ?
Enjeux
Le réchauffement climatique, lié à l'accroissement des émissions de gaz à effet de serre, n’est plus à prouver. Mais faire le lien entre sa propre activité économique et la fonte des glaces dans les pôles n’a rien d’évident. En effet, l'extraction, la production et la combustion d'énergies fossiles rend possible une grande partie de notre activité économique.
🖐 Les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) représentent près de 85% du mix énergétique mondial.
Il s’agit en somme d’intégrer à sa stratégie d'entreprise, au même titre qu’un bilan comptable financier, les émissions de gaz à effet de serre converties en facteur comptable CO2. Cela permet de quantifier et prévoir les externalités négatives liées à son activité.

Méthodologie de la comptabilité carbone
La comptabilité carbone a été popularisée par Jean-Marc Jancovici, et formalisée en France par l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). Elle permet de calculer les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre d’un acteur économique.
En clair, intégrer votre empreinte carbone à votre comptabilité consiste à :
- Définir les périmètres de mesure de votre empreinte. 3 scopes de calcul (Scope 1: émission directe de l’entreprise; scope 2 : émissions indirectes liées à la consommation d’énergie; scope 3 : autres émissions indirectes)
- Lister tous les composants de votre activité sur chaque scope. Exemples : produits, consommation énergétique, intrants, infrastructure, déplacements du personnel, déchets...
- Harmoniser votre comptabilité afin d’exprimer l’ensemble de vos GES en un facteur d’émission unique et commun : le plus souvent le CO2. Par exemple, se retrouve dans les GES le méthane (CH4) qui à un impact 25 fois supérieur au CO2 sur le réchauffement climatique. On va ainsi compter chaque kilo de méthane émis comme 25 kg de CO2e. Soit 1kg CH4 = 25 kg CO2e.
Pour en savoir plus sur les facteurs d'émissions, retrouvez notre guide complet sur l'utilisation de la base carbone.
La comptabilité carbone est-elle vraiment différente de la comptabilité « classique » ?
La comptabilité carbone (ou Carbon Accounting) s'inscrit dans une démarche plus large de comptabilité extra-financière. Plus précisément, c'est une comptabilité qui ne s’appuie pas sur des données à valeurs monétaires. En effet, des données telles que la santé d’un employé, la qualité d’un terrain ou de l’atmosphère ne sont pas mesurées dans un bilan comptable traditionnel bien que potentiellement essentielles à l’activité d’une entreprise. Cela s’explique par le fait qu’on ne rémunère pas la nature pour ce qu'elle nous offre. Établir une comptabilité extra-financière signifie valoriser un attribut qui n’a aujourd’hui pas de prix, afin de mesurer les externalités négatives ou positives d’une activité sur l’environnement ou la société.
Plus spécifiquement, dans le cadre de la comptabilité carbone, il s’agit d’attribuer un coût exprimé en valeur CO2, de l’activité humaine sur les émissions de gaz à effet de serre et a fortiori le changement climatique.
Dans une comptabilité traditionnelle, afin de pouvoir dégager un profit on analyse les gains et les pertes financières.
Les fondamentaux de la comptabilité appliqués à votre trajectoire bas-carbone
Dans la comptabilité carbone, on étend la logique aux émissions de CO2e. Il s’agit de trouver une réponse comptable au fait que le profit financier se fait grâce à l’émission de CO2e et au réchauffement du climat.
Une fois que l’on mesure la quantité de CO2e émise par son activité lors d’un exercice-n, on est en capacité d’estimer un niveau acceptable d’émission pour son activité. Par exemple, la solution Carbo propose à ses clients de se comparer aux autres entreprises de son secteur afin d'objectiver ses émissions de CO2e.
L’entreprise peut ainsi entamer une trajectoire bas carbone pour l’exercice n+1. Cette trajectoire peut s’appliquer en amont de l’exercice (on limite ou adapte certaines de ses activités afin de ne pas entamer son capital CO2e) ou en aval (on amortit ses émissions par la participation à des projets compensatoires). Les deux démarches sont souvent menées conjointement.
👍 Carbo ! Une fois votre premier bilan carbone publié, vous n’avez plus qu’à mettre à jour vos données et le tour est joué. De façon trimestrielle, semestrielle ou annuelle, à vous de choisir à quelle fréquence suivre vos progrès.

Comptabilité carbone : démarche volontaire ou obligatoire ?
Depuis 2010, la loi « Engagement National pour l'Environnement » (ou Grenelle II) oblige un certain nombre d’acteurs publics et privés à publier leur bilan GES. Ils doivent le publier a minima tous les 3 ans. Le bilan GES, à la différence du bilan carbone, porte seulement sur les scope 1 et 2 (émissions directes et indirectes de la consommation d’énergie). On parle alors de « bilan carbone simplifié ».
Sont soumis à cette obligation, les acteurs suivants :
- Les entreprises de plus de 500 salariés (250 dans les DOM)
- Les collectivités de plus de 50 000 habitants
- Les services de l’Etat
- Les établissements publics de plus de 250 agents
Les acteurs qui ne respectent pas la loi s’exposent à une amende de 10,000€.
L’ADEME recommande également d’inclure l’ensemble des scopes 1, 2, 3 dans son bilan carbone. En effet, très souvent les émissions indirectes (scope 3) représentent 75% des émissions réelles d’une activité. Se limiter à un bilan GES réglementaire ne permettrait donc pas d’appréhender l’ensemble de son impact environnemental.
TPE, PME, ETI : pourquoi aller au-delà de la réglementation ?
Aujourd’hui, mesurer son bilan carbone n’est pas aussi coûteux et difficile à mettre en place que l’on pourrait le croire. Que l’on soit une entreprise de produits ou de services, des aides financières sont proposées par l'État via l’ADEME. De plus, à l’instar de Carbo, de nombreux outils destinés aux petites et moyennes entreprises permettent d’intégrer facilement et à moindre coût (humain et financier) une comptabilité carbone.
Anticiper la loi, se démarquer
Les petites et moyennes entreprises ne sont pas tenues légalement de présenter leur bilan carbone à l’ADEME. Cependant, la Stratégie Nationale Bas Carbone, menée par le Ministère de la transition écologique, prévoit une neutralité carbone à l’horizon 2050. Pour répondre à cet objectif, le cadre légal devrait s'étendre à l’ensemble des acteurs de l’économie française dans les années à venir. Le message est clair : anticiper le changement plutôt que le subir.
Accéder à de nouveaux marchés
En outre, si la loi n’exige pas encore de fournir un bilan GES réglementaire, certains acteurs privés peuvent tout de même l’exiger de leurs partenaires. C’est le cas notamment des entreprises de plus de 500 salariés qui sont, comme vu précédemment, contraintes de fournir un bilan carbone. Il n’est pas rare qu’au cours d’un appel d’offre, des entreprises demandent à leurs fournisseurs de présenter un bilan carbone. La capacité d’une petite structure à fournir ces données est alors déterminant dans la contractualisation du partenariat.

Faciliter son financement
La même logique s’applique en situation de levée de fonds. Les investisseurs et notamment les fonds d'investissement passent en moyenne 10 à 15% de leur temps dans l’analyse des critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance) d’un projet d’entreprise. De cette analyse dépendent différents labels comme l’ISR (Investissement Socialement Responsable) dont sont friands les investisseurs.
Renforcer son image de marque
De façon générale, l’engagement et la transparence d'une politique de développement durable est fortement appréciée voire récompensée par les tiers: des sous-traitants aux clients. Établir une comptabilité carbone témoigne du sérieux de la démarche et prouve la volonté de réduction son impact environnemental. Cela permet également de simplifier ses démarches pour l’obtention de labels environnementaux (B-Corp, NF…) ou des certifications ISO (ISO 9001, ISO 45001, ISO 14000...) mais également d’attirer des nouveaux talents au sein de son entreprise !
🖐 Près de 80% des salariés choisiraient, à offre équivalente, de rejoindre une entreprise engagée
Embarquer son équipe dans sa démarche de développement durable
Qui s’en charge ?
Les grandes entreprises sont la plupart déjà en mesure de structurer un pôle RSE. Il est néanmoins plus difficile d'identifier le porteur de projet dans les plus petites entreprises. Elles ont rarement vocation (ni la capacité) à dédier une personne à temps plein sur le sujet.
Dans les petites et moyennes structures, les dirigeants délèguent souvent cette mission à une autre personne de l’entreprise qui aura alors une double casquette (parfois de manière volontaire). Le porteur de projet est souvent issu des pôles RH, marketing, communication, opérations, finance… L'enjeu est alors de s'équiper d’un outil qui puisse répondre aux besoins des différents métiers de l’entreprise.
👍 Carbo : un logiciel bilan carbone simple et robuste, pour une prise en main immédiate. Montrez-moi !

Tout le monde s’implique dans la comptabilité carbone !
Traditionnellement, tous les salariés sont impliqués dans les objectifs financiers de leur entreprise. Il en va de même lorsqu’une comptabilité carbone est mise en place : chaque employé va pouvoir participer activement à la mesure du bilan carbone et suivre les objectifs associés. Chez Carbo, par exemple, la collecte de données se fait directement auprès des salariés qui répondent à un questionnaire de 10 minutes (top chrono !). Chacun est donc embarqué dans l’aventure bas-carbone et peut suivre l’avancée de l’entreprise.
Nous pensons que l’engagement de l’entreprise vers des actions de réduction a plus de sens si chacun des collaborateurs est engagé et si les décisions sont prises par les intéressés.
Charles Edouard Girard, président Homeexchange
Comptabilité carbone : l’exemple de YesPark
Pour mieux comprendre ce qu’est une comptabilité carbone regardons de plus près l’exemple de YesPark.
Génèse du projet : identification du besoin client

- 2014, date de création
- Basé à Paris, France
- 50+ salariés
- Internet Sorftware & Services
YesPark est une entreprise qui met en relation des propriétaires de places de parking et des détenteurs de véhicules qui souhaitent louer une place de stationnement au mois. Yespark contribue au désencombrement du stationnement urbain en proposant plus de 45 000 places de stationnement en France, en Italie et aux Pays-Bas.
Convaincu depuis leur création en 2014 de la nécessité de prendre en compte les enjeux écologiques dans leur projet d’entreprise, YesPark n’avait jusqu’à présent jamais passer le cap de quantifier leurs émissions de gaz à effet de serre. L’entreprise n'avait donc pas de visibilité sur leur impact environnemental et était dans l’incapacité de justifier, preuves à l’appui, de leurs efforts dans ce domaine.
Le recours à la méthodologie bilan carbone est donc apparu comme une évidence.
Le bilan carbone de Yespark
Sur la base des données transmises par YesPark et avec l’appui de l’expert Carbo certifié Méthodologie Bilan Carbone ©, l'entreprise a calculé son bilan carbone pour l’année 2020 pour l’ensemble du périmètre d’activité suivant :

Une comptabilité carbone riche d’enseignements
Réaliser sa comptabilité carbone est un élément fondamental de toute démarche RSE. Cependant, le simple calcul de son empreinte carbone ne suffit pas à engager sa transition bas-carbone.
Ainsi, grâce aux résultats obtenus, YesPark a pu prendre conscience de son impact. Et du propre aveu de Baptiste ESSIF, Chief Marketing Officer de YesPark, le résultat n’a pas été sans surprise :
Le 1er enseignement est que nous ne pensions pas que nos dépenses en termes de marketing digital pouvaient autant peser sur notre bilan carbone.
Mesurer son empreinte carbone permet donc d’identifier ses principaux postes d’émissions mais également de cibler ses efforts sur des segments non identifiés a priori. Cela peut également permettre de se rassurer sur les bonnes pratiques de l’entreprise, avec pour exemple l’assouplissement des règles de télétravail lors de la crise du Covid 19 :
La révolution des modes de travail, et notamment le recours massif au télétravail sont de bonnes choses pour la transition écologique. Moins de trajets, des bureaux plus petits et moins d’énergie consommée sont autant de petits pas qui vont dans le bon sens.
L’intégralité du témoignage YesPark est disponible ici.
Prêt à passer le pas ? Demandez ici une démo, c’est gratuit et sans engagement !