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Le green computing est une approche écologique qui vise à réduire l’empreinte environnementale des ordinateurs et des serveurs. Pour atteindre ces objectifs, les entreprises mettent en place des stratégies et des initiatives vertes, telles que l’optimisation des processus, la réduction de la consommation d’énergie, le recyclage des déchets et la sensibilisation du personnel.
Introduction : qu’est-ce que le green computing ?
Définition du Green Computing
Le Green Computing, également connu sous le nom de Green IT, consiste à optimiser l’utilisation des équipements informatiques de votre entreprise. L’objectif est ensuite de réduire son impact environnemental.
Les organisations qui adoptent une stratégie de Green Computing déploient souvent des serveurs, des périphériques et des systèmes d'alimentation à faible consommation d'énergie. Elles s'attachent également à réduire l'utilisation de nouvelles ressources et à optimiser la gestion de leurs déchets physiques et électroniques (e-waste).
Histoire et genèse du Green Computing
C’est en 1992 que le concept de Green Computing commence à faire son chemin. À cette époque, l'Agence de protection de l'environnement (EPA) lance le programme Energy Star aux États-Unis. Ce programme vise à promouvoir et à reconnaître l'efficacité énergétique en entreprise.
Les produits certifiés Energy Star doivent respecter certaines caractéristiques spécifiques au label. Ils doivent notamment disposer de fonctions de gestion de l'énergie avancées que les produits non certifiés peuvent ne pas avoir. Le label Energy Star est courant à l’internationale, notamment pour les ordinateurs portables et les écrans. Les pays européens et asiatiques ont mis en œuvre des programmes similaires.
Par la suite, le programme a été renforcé par une subvention de l'EPA au Global Electronics Council, qui a donné naissance à l'Electronic Product Environmental Assessment Tool (EPEAT). L'EPEAT est un registre de produits qui met en avant les matériaux utilisés, les émissions de gaz à effet de serre dues au transport, la longévité du produit, la consommation d'énergie et la gestion de la fin du cycle de vie.
🖐 Vous voyez le “mode veille” de votre appareil ? C’est grâce au programme Energy Star qu’il gagne en popularité ! C’est aussi le cas d’autres innovations Green Computing 😲
Les piliers d’une stratégie de green computing
Une stratégie de green computing va au-delà de l’optimisation des mails ou de la navigation sur le web. Ces points en font partie. Cependant, une stratégie Green Computing comporte des axes de travail plus larges :
- Le télétravail
- L’utilisation d’outils et de technologies intelligentes
- La gestion des data centers
- La gestion du mode “veille” et de la mise hors tension des appareils.
- L’optimisation du planning des tâches
- Les options d’affichage et d’écran
- Le choix des ordinateurs selon leur durée de vie
- La gestion du réseau électrique et le refroidissement des serveurs
- La fin de vie des appareils et la gestion des déchets électroniques
- Le type d’énergie utilisée et ses alternatives
On remarque à nouveau qu’une stratégie Green Computing gravite notamment autour de l’efficacité énergétique et l’optimisation des outils numériques.
L’importance du green computing
Impact environnemental du numérique en quelques chiffres parlants
Il est nécessaire de sortir de l’imaginaire hors-sol, parfois même mystifié du secteur du numérique. Ce dernier répond à une réalité bel et bien physique. Et l’impact du numérique sur l’environnement est considérable.
En France, il représente 2% des émissions de gaz à effet de serre et pourrait atteindre les 7% d’ici 2040. Ce chiffre comprend les émissions de GES notamment générées par la fabrication des smartphones et ordinateurs. La consommation énergétique est liée à Internet et la consommation énergétique des serveurs.
À titre indicatif, la fabrication d’un ordinateur portable de 2 kg émet 103 kg de CO2. C'est plus des 2 tiers des 156 kg émis sur l’ensemble de son cycle de vie. De façon générale, les équipements représentent à eux seuls 47% des émissions de gaz à effet de serre du secteur.
Enfin, l’impact du numérique sur l'environnement ne s'arrête pas aux émissions de gaz à effet de serre. Le numérique participe également à la pollution et à la destruction des écosystèmes. Il suffit d’analyser le cycle de vie d’un ordinateur. Des mines chinoises pour extraire les composantes des batteries aux décharges à ciel-ouvert du Congo.
Green Computing : des avantages pour la planète ET pour votre entreprise
Le Green Computing possède de nombreux avantages, même au-delà de lutter contre le réchauffement climatique. C’est un véritable win-win pour la planète ET votre entreprise !
Tout d’abord, le Green Computing vise à réduire la consommation d’énergie de vos appareils pour réduire votre dépendance aux énergies fossiles. De fait, le green computing participe à réduire l’empreinte carbone globale de votre entreprise.
Le green computing, c’est aussi une démarche de préservation de ressources naturelles avec une utilisation réduite de substances chimiques dans la fabrication des appareils. En plus de participer à la protection de la biodiversité, le green computing peut vous aider à réduire certains risques sanitaires.
Ensuite, l’optimisation des systèmes de refroidissement vous permet de faire des économies. Consommer moins c’est en effet payer moins. De la même manière, en choisissant des appareils plus durables, évitez les achats inutiles dans le futur.
Les meilleures pratiques pour adopter le green computing
Avant de passer à l’action
Mesurer l’impact carbone de vos usages numériques
Pour mettre en place des actions adaptées, il faut nécessairement passer par la case “calcul”.
Calculer son impact numérique revient à collecter des travaux de recherches et des publications de laboratoires et d’entreprises spécialisées dans la consommation électrique. Plus on a de données, plus le calcul sera précis.
Mesurer l’impact carbone de vos usages numériques est complexe sans formation ni accompagnement adéquat. Heureusement, Carbo vous permet de mesurer votre impact carbone numérique et c’est 100% gratuit.
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Les émissions de CO2e de vos services numériques sont générées par la consommation électrique de trois sources distinctes :
🖥️ les appareils ordinateurs ou téléphones, qui consomment vos services et contenus via votre site ou votre application
🌐 les réseaux par lesquels transitent les données affichées à vos utilisateurs
🗄️ les datas centers hébergeant vos données et votre code source et répondant aux requêtes de vos utilisateurs.
Les informations de fréquentation de votre site ou de votre application permettent par exemple de déterminer le temps d’écran consommé. Et donc de l’électricité consommée pour faire tourner vos appareils.
En d’autres termes, cela signifie qu’en fonction des appareils utilisés et du type d’application ou de contenu consommé on détermine un coefficient de consommation électrique par minute d’utilisation.
On peut ensuite calculer la consommation d’électricité totale liée à la consultation de vos sites et l’utilisation de vos applications.
Autres ressources utiles dans votre stratégie de green computing
En octobre 2020, le Shift Project publie son rapport “Déployer la sobriété numérique”. L’objectif est de construire des outils pour évaluer la pertinence énergétique des technologies connectées. Ce rapport présente également des axes de travail possibles pour les entreprises pour mieux piloter leur système d’information. Idéal pour enrichir votre stratégie de green computing !
Nous vous conseillons également de jeter un coup d'œil à l’initiative Green It. Créée en 2004, GreenIT.fr est la communauté des acteurs du numérique responsable qui s’intéressent, entre autres, à la sobriété numérique, à l’éco-conception des services numériques, à la low tech, et plus globalement à un avenir numérique alternatif.
Pour aller plus loin, vous pouvez également vous faire accompagner par Ctrl S. C’est un studio d'innovation et de design qui œuvre pour un numérique plus responsable. À l’image d’un cabinet de conseil, Ctrl S rassemblent des ingénieurs, des sociologues et des designers. Ensemble, ils accompagnent dans leur stratégie vers la sobriété numérique.
Zoom sur 5 bonnes pratiques à ajouter à votre stratégie Green Computing
1. Prolonger le cycle de vie des appareils électroniques
À nouveau, produire un ordinateur émet énormément de gaz à effet de serre (GES). Avant même de penser à acheter, évaluez bien votre besoin pour ne commander que l’essentiel. Selon les chiffres de l’Ademe, passer de 2 ans à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur, réduit de 50% son bilan environnemental individuel. Pensez-y !
Si vous avez tout de même besoin de nouveaux appareils, vous pouvez aussi opter pour des appareils reconditionnés. Les produits reconditionnés sont des produits ayant déjà servis et qui ont été remis à neuf ou réparés.
Des entreprises comme BackMarket se sont lancées dans le secteur pour proposer ces ordinateurs plus écologiques. En bonus : c’est aussi l’occasion de faire des économies grâce aux prix réduits des produits reconditionnés.
Enfin, lorsque votre appareil ne vous convient plus ou qu’il est défectueux, pensez à les rapporter en magasin. Le traitement des déchets numériques est spécifique, et la plupart des matériaux sont réutilisables.
2. Optimiser la consommation énergétique du site web de votre entreprise
Un site internet gourmand en énergie n’est pas gage de performance. Un site éco-conçu peut consommer moins pour un même niveau d’efficacité. Plus encore, un site internet moins lourd peut permettre une meilleure vitesse de chargement et indirectement booster votre SEO !
Réduire la consommation énergétique d’un site web est plus simple qu’il n’y paraît. Limiter l’usage du flash et réduire le poids des images permettraient déjà d’économiser entre 20 et 25 % d’énergie. Évitez également les doublons entre les images et l’utilisation de GIF, plutôt gourmands en énergie.
💡 Chez Carbo, nous utilisons par exemple iloveimg pour compresser les images de notre site web. Vous remarquerez qu’elles restent toutes aussi belles 😉
3. Opter pour un hébergement vert
Choisir un hébergeur vert, c’est en priorité vérifier que ses data centers tournent aux énergies renouvelables, éolien et solaire en majorité. Beaucoup d’acteurs le promettent, mais peu l’appliquent réellement.
Avant d’en changer, tentez d’inciter votre hébergeur actuel à faire évoluer ces services vers plus d’éco-responsabilité. Si ce dernier n’est pas motivé à le faire, cherchez des alternatives plus écologiques.
Par exemple, la solution IONOS fait le choix de la durabilité en s'engageant sur 3 piliers : une mesure / réduction de l'empreinte carbone, un sourcing d'énergie 100% renouvelable et une gestion responsable des déchets générés.
4. Passer aux green data centers
Outre le choix de votre hébergeur, le type de data center que vous choisissez est important !
La pollution liée aux data centers possède des causes multiples. Les onduleurs et la climatisation représentent la moitié de la consommation énergétique d’un data center. À cela s’ajoute la pollution liée à leur fabrication et la construction des bâtiments qui les abritent.
Passer à des green data serveurs, c’est justement organiser, optimiser et partager les ressources des data centers pour réduire les émissions GES générées par ces derniers.
Voici deux alternatives pour transformer vos data centers classiques :
- les serveurs virtuels : Un serveur virtuel ne fonctionne que lorsque quelqu'un l'utilise. Cet “état de veille” automatique réduit votre consommation d’énergie.
- les serveurs mutualisés : votre site n’a pas besoin d’un serveur au maximum de ses capacités en continu. Pour éviter de gaspiller de l’énergie, n’hésitez pas à partager vos serveurs avec d’autres entreprises.
5. Sensibiliser vos collaborateurs au maximum !
Les bonnes pratiques ne sont pas uniquement à mettre en place à une échelle organisationnelle. Chaque employé peut lui aussi participer à votre stratégie de green computing à son échelle. Le rôle qu’il joue peut même dépasser le cadre du travail.
Au-delà des mesures prises en interne, sensibilisez vos employés au numérique responsable. Vous pouvez organiser des sessions de sensibilisation, fournir une banque de ressources et outils pour réduire leur navigation sur internet ou encore mettre en place une charte de bonnes pratiques numériques.
Par exemple, pour réduire l’empreinte carbone de leur mails, vous pouvez inciter les employés à privilégier le partage de fichiers par USB. Plus la capacité de cette dernière est grande, plus son impact écologique est proportionnellement faible.
Les principaux challenges du green computing
Innovation technologique et obsolescence programmée
Le fait que la technologie évolue et change très rapidement pose aussi des problèmes concernant le cycle de vie des produits.
D’une part, parce que les clients doivent parfois suivre le rythme effréné des nouvelles innovations technologiques. Ces derniers peuvent être victime d’obsolescence programmée , soit « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement. » Si ce processus est en droit interdit, la garantie de vie des appareils reste minime.
Du côté des fabricants, le green computing les oblige à s'assurer qu’à chaque itération, leur produit continue de répondre aux normes écologiques. La recherche et le développement de technologies avec des durées de vie plus longues n’est pas forcément garant de technologies plus écologiques.
C’est d’ailleurs pour cela que la technologie seule ne peut pas résoudre un problème qu’elle a causé. Le green computing met en avant l’importance d’une stratégie interne de sobriété numérique.
Le rôle des fabricants
Autre challenge : réussir à mobiliser les fabricants. Le green computing commence bien avant que les produits n'atteignent les consommateurs. Par exemple, la conception et la fabrication des produits sont des étapes clés pour réduire l'impact de la technologie sur l'environnement.
Dès le design du produit, des mesures peuvent être prises pour réduire la quantité d'énergie que chaque appareil informatique utilise. Le mode veille en est un bon exemple.
Autres points importants qui sont traités par le fabricant :
- le choix des matériaux,
- le remplacement de matériaux dangereux par des alternatives plus respectueuses de l’environnement, permet d'éviter que ces matériaux ne se retrouvent plus tard dans les décharges,
- l'allongement de la durée de vie des appareils et des composants informatiques afin qu'ils ne soient pas remplacés aussi fréquemment,
- l'augmentation de la capacité des utilisateurs à réutiliser les produits et
- le recyclage des appareils lorsqu'ils doivent être remplacés.
Le client, même dans une démarche de Green Computing, sera limité par ce qui existe sur le marché.
Besoin d’une prise de conscience plus large
Alors oui, il faut une prise de conscience plus large de l’impact du numérique sur l’environnement. Salariés, employeurs, entrepreneurs,... Tout le monde a un rôle à jouer. Cependant, c’est le secteur (fabricant, géants du numérique…) ne considère pas encore le Green Computing comme un enjeu prioritaire.
Selon l’étude, seulement 4% des actions de lobbying déclarées par les géants technologiques aux États-Unis sont axées sur le climat. Le lobbying des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) est négligeable comparé à celui du secteur de l’énergie par exemple. Ce dernier investit 38 % de ses actions de lobbying sur le climat.
Au contraire, les groupes aujourd’hui résistent. Ils militent contre les mesures et contraintes juridiques de l’Accord de Paris. Les enjeux de compétitivité sont perçus comme plus importants. De plus, ce n'est pas facile de passer d'une configuration conventionnelle dans une usine ou un bureau à une configuration écologique. Cela nécessite un investissement initial important qui représente un obstacle potentiel supplémentaire.
Dans ce cadre, la sensibilisation des clients sur les dangers du numérique peut accroître la prise de conscience et l’adoption de méthodes plus respectueuses de l'environnement.
FAQ Green Computing
Le green computing peut ainsi permettre aux entreprises de réduire considérablement leur empreinte carbone et de contribuer ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique. De plus, cette approche permet également de réduire les coûts de fonctionnement des ordinateurs et des serveurs, car elle favorise l’utilisation d’équipements plus économes en énergie. Enfin, le green computing permet de sensibiliser les utilisateurs aux enjeux environnementaux et de les inciter à adopter des comportements plus responsables.
Le green computing est l’utilisation rationnelle des ressources informatiques dans le but de réduire l’impact environnemental des ordinateurs. Cela comprend la conception et la fabrication d’ordinateurs plus économes en énergie, l’utilisation efficace de l’énergie par les ordinateurs, le recyclage des ordinateurs et des composants électroniques, ainsi que la sensibilisation des utilisateurs aux moyens de réduire l’impact environnemental de leurs ordinateurs.
L’un des principaux impacts du green computing sur l’environnement est une réduction de la consommation d’énergie des ordinateurs. Les ordinateurs ont besoin d’électricité pour fonctionner et, selon l’U.S. Environmental Protection Agency, les ordinateurs consomment environ 2% de l’électricité produite aux États-Unis. La fabrication d’ordinateurs et d’autres équipements électroniques consomme également de l’énergie et génère des déchets toxiques. Selon l’International Energy Agency, la production d’un ordinateur portable consomme environ 80 kilowattheures (kWh) d’énergie, ce qui équivaut à la consommation d’un foyer américain moyen pendant environ un mois.
Le green computing présente certains inconvénients, notamment en termes de coûts et de complexité. En effet, les entreprises doivent investir dans des technologies plus éco-énergétiques, ce qui peut représenter un coût supplémentaire. De plus, le green computing nécessite une gestion plus complexe des systèmes et des processus, car il faut tenir compte de nombreux facteurs environnementaux.