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Hébergement web vert : de quoi parle t-on ? Pourquoi, et surtout comment passer le cap du Green IT pour votre site internet et vos applications web ? Carbo vous donne toutes les clefs !
Vous avez créé une entreprise ou vous bossez dans une équipe comm’ ? À la question « un site Internet est-il nécessaire ? », il ne vous a pas fallu beaucoup de temps pour répondre par la positive. Le temps où une page Facebook suffisait est bel et bien terminé. Mais a-t-il vraiment existé ?
Pour monter un site, une des étapes clefs réside dans le choix d’un hébergeur. Plus ou moins cher, plus ou moins local et… plus ou moins écolo. Comment s’y retrouver et comment en choisir un qui réduit véritablement les émissions de dioxyde de carbone de ses data centers et donc, indirectement, les vôtres ?
Que signifie vraiment un "hébergement web vert" ?
Tout d'abord, avant de passer aux conseils, une explication sur l’hébergement s’impose. Derrière chacune de vos pages web se cachent des serveurs, ces machines qui ont besoin de beaucoup d’électricité, de beaucoup de place et même de climatisation pour stocker les données de votre site (textes, images, vidéos). Un bon hébergeur vert doit, donc, a minima, travailler sur ces 3 critères.
Aujourd’hui votre site a de très fortes chances d’être hébergé non pas sur un seul serveur qui vous est propre mais dans le cloud. Le Cloud Computing - nom de l’hébergement dans le cloud - ne signifie pas que le fonctionnement soit totalement dématérialisé, bien au contraire. Ce sont plutôt plusieurs serveurs qui sont connectés constamment sur un même réseau pour assurer le fonctionnement de votre site.
Le leader sur ce marché n’est autre qu’Amazon - Amazon Web Services (AWS) plus précisément - qui détient plus d’un tiers du marché et surtout plus de la moitié des 10 000 sites les plus visités au monde (Netflix, Spotify, Apple, Airbnb…)
Début 2018, l’ONG Greenpeace observait que 50 % de l’approvisionnement en électricité d’AWS se reposait sur les énergies fossiles, tandis que 17% s'appuyaient sur des énergies renouvelables.
Alors, même si votre site n’a pas les mêmes besoins que Netflix, chacune de vos actions pour réduire vos émissions compte - surtout pour votre Bilan Carbone. Voici nos conseils.
🏭 Une priorité : sortir du charbon
Choisir un hébergeur vert, c’est en priorité vérifier que ses data centers tournent aux énergies renouvelables, éolien et solaire en majorité. Beaucoup d’acteurs le promettent, mais peu l’appliquent réellement.
Les seuls indicateurs fiables sont les certificats d'énergie verte validés par des fournisseurs tiers. Il s'agit du Green Power Partnership de l’Environnement Public Administration pour les Etats-Unis, et des normes ISO 14001 et ISO 50001 pour l’Europe.
Une autre astuce pour vous faciliter la tâche et dépasser les effets d’annonces à base de logo verts flashy (les acteurs en sont assez friands) est de regarder où sont situés les data centers.
Aux Etats-Unis - et AWS en tête - les data centers utilisent un mix énergétique composé en majorité de charbon. Pourquoi vous parler de ce pays lointain alors que votre bureau est de l’autre côté de l’Atlantique ? Parce que votre site a de fortes chances d’être hébergé à l’étranger, notamment aux Etats-Unis où les leaders mondiaux du Cloud Computing (Amazon, Google et Microsoft) ont installé leurs centres.
❄ Un challenge de l'hébergement web vert : éviter la climatisation
Des solutions alternatives à ce non-sens environnemental voient le jour. Concrètement, la plus simple consiste à doter ses data centers de serveurs qui supportent une température supérieur à 35°C, tout en refroidissant le data center avec de l'air extérieur filtré. C’est le principe utilisé par « Infomaniak », acteur suisse, pionnier de l’hébergement web vert.
Vous en faites l’expérience au quotidien : quand votre ordinateur est sollicité pendant des heures, il chauffe. Pour les serveurs, c’est pareil : toute leur consommation électrique se transforme en chaleur par effet Joule. Un surplus thermique qu'il faut évacuer des data center en envoyant de l’air, pour éviter les pannes de matériel. Envoyer de l’air, autrement dit, mettre la climatisation et ainsi consommer encore plus d’énergie tout en réchauffant l’air extérieur.
Cet exemple est malheureusement une exception. Et cela pour deux raisons majeures : d'une part, toutes les régions du monde n’ont pas un climat assez frais pour assurer cette technique ; d'autre part, la concurrence oblige les acteurs à moins investir pour assurer un coût d’hébergement bien inférieur. La fin de la pollution numérique ne semble pas être pour demain.
Que font les GAFAM dans tout ça ?
Ajoutons tout de même que pour éviter la climatisation, des solutions plus coûteuses, auxquelles seuls des acteurs comme les GAFAM peuvent avoir recours, apparaissent. De fait, Facebook installe ses data centers près du cercle polaire - là où l’air peut assurer naturellement ce refroidissement. Microsoft coule littéralement ses centres de données dans l’océan pour les refroidir plus rapidement - sans se demander quelles sont les répercussions sur les écosystèmes sous-marins. Et OVH, le leader français, a quant à lui breveté un système de refroidissement à l’eau qui lui permet de réduire de 30% sa consommation d’énergie.
Mais dans l’ensemble, refroidir les data centers est devenu un tel « casse-tête » que très peu d’acteurs utilisent une solution alternative à la climatisation.
👥 Un pari : partager vos serveurs
Soyons clairs : votre site n’a pas besoin d’un serveur au maximum de ses capacités en continu. Ainsi, pour éviter de gaspiller de l’énergie, puisque le serveur ne s’éteint jamais, vous pouvez partager des serveurs avec d’autres entreprises.
C’est la solution que nous avons choisie chez Carbo !
Cet hébergement mutualisé sera le mode de stockage le plus écologique qui soit.
Pour aller plus loin, des sites comme La Fabrique du Net ou TOP 10 Hébergeurs proposent des listes comparatives qui vous donneront déjà quelques pistes.
Evidemment, ce billet est loin d’être exhaustif et n’a pas vocation à évoquer toutes les solutions propres à chaque hébergeur. On aurait aussi pu citer OVH qui réemploie la chaleur de ses data centers pour chauffer ses locaux, d’autres qui utilisent des serveurs homologués « Energy Star », moins énergivores, etc. Mais les 3 critères que nous avons choisis de mettre en avant sont une base pour déjà tenter de réduire, au maximum, l’empreinte carbone de son hébergement.
Passer à l'hébergement web vert : les 5 étapes clefs
1. Auditer vos installations actuelles 🔎
Tout d'abord, rapprochez-vous de votre équipe tech ou de votre prestataire pour obtenir des informations clefs. Qui héberge votre site ? Où vos serveurs sont-ils situés ? Et sous quel format ? Sont-ils alimentés par des sources d’énergie renouvelable ?
2. Militer pour engager votre hébergeur ✊
C'est un fait, et tout geek qui se respecte vous le dira : si on peut éviter de migrer une base de données...on l’évite 🙂 Utilisez donc vos canaux de communication préférés (réseaux sociaux, forum de feedback…) pour inciter votre hébergeur actuel à faire évoluer ces services vers plus d’éco-responsabilité. Car une bonne entreprise écoute généralement ses clients !
3. Sélectionner un hébergement web vert 🌳
Si votre hébergeur ne juge pas votre requête pertinente à ce stade, lancez-vous à la recherche d’alternatives alliant performance et éco-responsabilité. Pour cela, vous pouvez demander à votre moteur de recherche habituel, ou le faire avec un moteur de recherche responsable.
Mais rassurez-vous, les mentalités (et le business) ont changé : il est aujourd'hui nettement plus facile de trouver un hébergeur soucieux de l'environnement. Et on s'en réjouit ! À titre d'exemple, la solution IONOS fait le choix de la durabilité en s'engageant sur 3 piliers : une mesure / réduction de l'empreinte carbone, un sourcing d'énergie 100% renouvelable et une gestion responsable des déchets générés.
4. Planifier la migration de votre site 🖥
Migrer les données associées à votre site est une étape qui peut s’avérer délicate. Alors prenez le temps de définir précisément le projet, d’en informer toutes les parties prenantes, de réaliser toutes les sauvegardes nécessaires, etc. À titre d'exemple, ce guide complet vous permettra de ne rien oublier.
5. Suivre votre (nouvel) impact carbone 📊
Vous êtes mieux hébergé.e, mais il existe certainement d’autres sujets sur lesquels vous pencher pour faire caracoler votre www. en tête des sites les plus responsables. Utilisez par exemple un outil d’analyse et de pilotage comme Carbo pour identifier vos postes numériques les plus carbonés et réduire votre impact carbone à long terme !