5 albums jeunesse pour parler écologie avec les enfants

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màj en août 2023

À l’approche de l’été et des vacances scolaires, la rédaction de carbo a pensé aux parents, et vous a concocté une petite sélection d’albums autour de l’environnement et de la nature. De quoi profiter de ce temps libre pour s’intéresser avec les plus jeunes à la question écologique.

Cette sélection d’albums a été réalisée avec l’aide de la librairie Flora lit, librairie généraliste nouvellement implantée dans le 14e arrondissement de Paris, rue Mouton Duvernet. Une librairie aux sélections féministes et écologiques pointues et fournies. Flora lit c’est aussi un salon de thé vegan, avec de délicieuses pâtisseries et des cookies réalisé·es par le traiteur Original Green.

Place aux albums, tous accessibles à partir de 3 ans. Entre métaphores subtiles du dérèglement climatique, invitation à la cohabitation inter-espèces et large place donnée aux émotions, ils sont autant de pistes pour mieux affronter les enjeux de notre époque.

Les couleurs de demain de Maud Roegiers

© éditions Alice jeunesse

Catastrophe, le monde sature… Les enfants n’ont pas le moral, il y a trop de pollution, de consommation. Rien ne va plus, tout va trop vite, et surtout, ils ne savent pas comment faire changer les choses. Et puis soudain, un jour, « le monde n’en peut plus » : il dit stop et une tempête se lève, offrant l’occasion aux enfants de tout réinventer. Ils se réveillent et tout a changé. C'est désormais à eux de construire le monde de demain. « Il est temps de vivre autrement ».

L’album Les couleurs de demain (éditions Alice jeunesse) s’ouvre sur des pages aux teintes sombres, en noir et blanc, qui racontent sans détour les dangers climatiques qui nous guettent, fonte des glaces, déforestation, disparition des espèces… Dans ces premières pages, nous accédons aux réactions et émotions variées des enfants face à la catastrophe. Alice s’inquiète, Fien ignore, Basile s’échappe dans la nature. L’album laisse place ensuite à l’espoir, après une page blanche, et s’habille de couleurs chatoyantes. « C’est comme si tout était cassé et qu’il fallait tout recommencer », exprime l’un des enfants. Grâce à la découverte d’un arbre multicolore dont les fruits vont leur servir de crayons, ils se mettent à redessiner le monde à leur manière, en prêtant attention à d'autres éléments. Un bel album qui, en plus de souligner l’importance de l’action face à l’écoanxiété et la capacité des jeunes générations à transformer nos sociétés, transmet aussi subtilement cette idée que réfléchir au monde de demain n’est pas forcément sombre, que cela peut aussi être excitant de pouvoir tout reconstruire, changer de modèles.

La Voix bleue de Caroline Fournier et Carolane Storm

© éditions On ne compte pas pour du beurre

Dans La Voix bleue (éditions On ne compte pas pour du beurre), le pique-nique de Lila avec ses deux mamans et son ami Tinon au bord de la rivière est interrompu par l’intervention d’une mystérieuse voix bleue. C’est l’esprit de la rivière qui les supplie de bien vouloir la nettoyer, elle qui est saturée de déchets, affaiblie. Leur mission : affronter le monstre de pollution et de plastique qui s’est installé dans le lit de la rivière et la libérer. Ensemble, avec courage et inventivité, ils parviennent à redonner à la rivière tout son éclat.

La Voix bleue est une belle invitation à protéger la nature, avec un détour intéressant par l’imaginaire et la magie qui permet d’aborder la thématique des déchets et de la pollution causée par l’Homme à travers une histoire qui reste captivante, une vraie aventure. On aime d’ailleurs beaucoup la maison d’édition engagée On ne compte pas pour du beurre, qui propose des albums jeunesse toujours très inclusifs qui banalisent de nouvelles représentations sociales et familiales. 

La chambre de Warren de Jérémie Moreau

© éditions Albin Michel Jeunesse

Dans La chambre de Warren (collection Ronces, éditions Albin Michel Jeunesse), Jérémie Moreau, auteur des Pizzlys, notre dernier coup de cœur BD, revisite à hauteur d’enfants l’histoire de l’arche de Noé sur fond de crise climatique. Le petit Warren rencontre au hasard d’une promenade Pan, dieu de la Nature, incompris et très en colère. Plus personne n’écoute sa musique, celle qui pourtant régule les saisons. Comme le dit la grand-mère de Warren tristement : « La forêt ne chante plus ». Sans cette mélodie, le monde va tout droit vers la catastrophe. Déjà, la colère de Pan se fait ressentir, il se transforme en dragon et déclenche tempêtes et sécheresses. Un par un, les animaux et les insectes viennent se réfugier dans la chambre de Warren, construite sur la dernière source d’eau. Dans cette chambre devenue le lieu de la résistance, toutes les espèces cohabitent, s’entraident. Et même les parents de Warren, impressionnés, l'encouragent à continuer. Ensemble, ils décident de s’unir pour retrouver la mélodie de Pan, très longue et difficile à retenir. Chaque espèce chantera alors une partie de la chanson, en coopérant. Une fois la colère de Pan retombée, ils décident de construire un monde entier à l’image de la chambre de Warren, en symbiose. Un conte écologique plein d’espoir sur la nécessaire harmonie du vivant, seule porte de sortie des catastrophes actuelles. On retrouve avec plaisir la douceur des dessins de Jérémie Moreau et son amour pour les couleurs fluos.

Cet album fait partie de la nouvelle collection Ronces, imaginée par Jérémie Moreau pour Albin Michel Jeunesse. Une collection d’albums jeunesse destinée à raconter de nouvelles histoires écologiques, « des histoires taillées pour les défis du XXIe siècle ». Jérémie Moreau y revendique une « écologie qui pense la cohabitation des vivants », mettant l’accent sur la nécessité de tisser des liens et de faire entrer la Nature dans nos maisons.

Débordés de Mariajo Ilustrajo

© éditions Glénat jeunesse

Débordés (éditions Glénat jeunesse) est un album superbe, avec une finesse à la fois dans les dessins réalisés au crayon dans différentes teintes de gris, et dans la manière originale d’aborder le dérèglement climatique. Une ville peuplée d’animaux divers se réveille « un peu mouillée », les pieds dans l’eau. Cette eau bleue va prendre de plus en plus de place tout au long de l’album, envahissant le gris. Au début, ça n’est pas un gros problème, c’est plutôt rafraîchissant, les pieds dans l’eau. On n’y prête pas vraiment attention. « La ville continuait de vivre à son rythme habituel (...) Après tout, c’était juste un peu d’eau. » Mais elle monte vite, devenant bientôt handicapante pour les plus petits animaux qui ont déjà presque la tête sous l’eau. Tous sont impactés différemment. Les plus grands, longtemps épargnés, comme les girafes aux longs cous, ferment les yeux… D'autres manifestent, s’interrogent sur les responsables de cette catastrophe. Certains animaux sont pointés du doigt, d’autres accusent les politiques. Un petit animal tente depuis le début de se faire entendre, « il a une solution ! » Et puis, quand tous·tes finissent par être embêtés·ées par toute cette eau qui finit même par emporter de précieux tableaux d’arts, on l’écoute enfin, plus possible de nier. Sa solution pour éviter le désastre : œuvrer tous ensemble, morale de l’histoire. Un album coup de cœur, ode à la solidarité et métaphore subtile de nos comportements court-termistes et individualistes face à la crise climatique et sociale en cours.

Le Grand Labyrinthe de Coline Hégron

© éditions Albin Michel Jeunesse

Autre album de la collection Ronces, Le Grand Labyrinthe (éditions Albin Michel Jeunesse) poursuit cette volonté d’interroger nos rapports à la nature et au vivant à travers l’histoire de Lise et son labyrinthe. Lise a l’habitude de jouer à cache-cache avec Loupio, son chat noir, dans le labyrinthe de son jardin… Mais voilà, le problème c’est qu’elle commence à le connaître par cœur et le trouve un peu petit à son goût. Ce qu’elle veut, et elle le dit haut et fort à ses parents, c’est « le plus grand labyrinthe du monde ». Ses parents se mettent au travail rapidement pour lui offrir le terrain de jeu de ses rêves, mais finissent vite épuisés. Ils laissent alors le labyrinthe en plan, et partent se reposer à l’hôtel. À leur retour, la nature a repris ses droits, elle aussi a bénéficié de ce temps de repos, elle est désormais luxuriante et abrite de nombreuses espèces animales. Lise, effrayée au début par le côté sauvage de son nouveau labyrinthe, se rend vite compte que c’est beaucoup plus sympa comme ça, et prend plaisir à découvrir toute la faune qui s’y cache. Elle s’émerveille de l’interdépendance du vivant. « Au fond de mon jardin, il y a un gigantesque labyrinthe. J’adore m’y cacher avec Loupio et tous les êtres vivants qui l’habitent », conclut Lise. Un album dont les dessins aux teintes oranges et violettes rappellent l’univers du manga et qui invite adultes comme enfants à laisser la nature suivre son cours librement, sans volonté de toujours la dompter, la tailler, la cultiver…

Juliette Mantelet
Juliette est journaliste et co-rédactrice en chef. Ce qui l'enthousiasme par-dessus tout, c'est d'explorer le monde qui change et les futurs possibles avec optimisme par le biais de la littérature et de la pop culture.
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