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C’est l’autre nom donné à la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). L’idée est simple : intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans la stratégie et les décisions de l’entreprise. La démarche est belle mais où en est-on ? Quelles sont les normes véritablement mises en place ? Où en est le cadre international ? Les entreprises sont-elles toutes engagées dans cette démarche de CSR ? On vous explique tout ce que l’on sait sur le sujet.
Comprendre la Corporate Social Responsibility
La définition
Il s’agit pour une entreprise d’intégrer les enjeux sociaux et environnementaux à sa stratégie. Et plus concrètement ? Pour cela, l’entreprise peut se reposer sur les objectifs de développement durable (les fameux ODD) tels que définis par l’ONU.
🖐 Bon à savoir : la CSR dont nous allons parler dans cet article n’a rien à voir avec la Combustibles Solides de Récupération (un autre genre de CSR). Celui-ci fait référence à un type de combustible créé à partir de déchets combustibles. Il est ensuite utilisé en étant brûlé dans les chaudières et fours adaptés ou en usines d'incinération.
Les origines de la CSR
La démarche n’est pas récente. Il semblerait que le terme soit apparu pour la première fois dans les années 50 aux États-Unis. C’était alors porté par certaines entreprises qui souhaitaient combiner l’aspect économique et la dimension sociétale. À cette époque, la démarche est largement minoritaire. Le sujet reste à la marge.
En 1953, une première définition officielle émerge. Selon Howard Bowen, la responsabilité sociale de l’entreprise désigne alors « l’obligation pour les hommes d’affaires de réaliser les politiques, de prendre les décisions et de suivre les lignes de conduite répondant aux objectifs et aux valeurs qui sont considérés comme désirables dans notre société ».
À partir des années 1990, des normes et outils commencent à voir le jour. Le sujet en est pourtant encore à ses balbutiements. Il faut encore attendre jusqu’aux années 2010 pour que cela prenne vraiment de l’ampleur et que le sujet arrive dans le débat public. De nombreuses actions voient le jour (labels, certifications, normes, etc…). Il reste encore un long chemin à parcourir pour que ce sujet soit cadré et clair à l’échelle mondiale mais les choses vont dans le bon sens.
Les bons outils
- Un bilan carbone : Ce dernier permet de faire un état des lieux des émissions de GES générées par ses activités. À partir de là, l’entreprise peut avoir une perspective des points à améliorer et ainsi définir une feuille de route complète et cohérente.
- Une analyse de matérialité : cette dernière permet de mesurer la performances de l’entreprise. Combinée au bilan carbone, cela permet d’avoir une vision globale des enjeux et de la performance de l’entreprise.
- Une Analyse de Cycle de Vie (ACV) : cette dernière est l’équivalent du bilan carbone mais pour un produit, d’un système ou d’un projet. C’est une version zoomé sur un point spécifique du bilan carbone. Cela peut être pertinent par exemple pour mieux comprendre l’impact d’un produit phare de l’entreprise.
La réglementation autour de la Corporate Social Responsibility
ISO 26000 : une norme internationale pour encadrer la CSR
Cette démarche a été cadrée par une norme internationale. Nom de code ? ISO 26000. De façon à guider les entreprises, cette dernière définit et précise sept grands principes inhérents à une vision de Corporate Social Responsibility complète et pertinent :
- La gouvernance de l’organisation
- Les droits de l’homme
- Les relations et les conditions de travail
- L’environnement
- La loyauté des pratiques
- Les questions relatives aux consommateurs
- Les communautés et le développement local
La loi française et la CSR
Le premier contour juridique autour de la thématique de la RSE en France est apparu avec la loi PACTE entrée en vigueur en 2019. Cette dernière vient préciser quelques points clés :
- La naissance du statut d’entreprise à mission
- Les sociétés qui le souhaitent peuvent se doter d'une raison d'être dans leurs statuts
- Les obligations pour certaines entreprises de publier les informations de durabilité (avec indicateurs de performances sur les volets environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans leur rapport de gestion
- L'objet social de toutes les sociétés intègre la considération des enjeux sociaux et environnementaux
💡 L’État français a également mis à disposition des entreprises une panoplie d’outils pour faciliter la démarche CSR (index de l’égalité professionnelle, BGES et plan de transition, audit énergétique, dispositif anti-corruption, déclaration de performance extra-financière ou encore rapport de durabilité CSRD)
Lancez votre stratégie RSE:
Tout ce que vous devez savoir sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans ce guide pédagogique
La CSR se décline à trois niveaux (interne, intermédiaire, externe)
La responsabilité interne
Comme son nom l’indique, on se concentre ici sur ce qu’il se passe au sein même de l’entreprise. Pour être plus précis, il s’agit de vérifier les engagements éthiques de l’entreprise. Cela peut passer par l’analyse de la conformité juridique, des processus et chartes mises en place, de l’efficacité économique ou encore des objectifs définis dans la stratégie long terme de la société. C’est une démarche large. Notons ici que rien ne vient aujourd’hui cadrer précisément ce point de manière officielle.
La responsabilité intermédiaire
À cette étape, l’idée est de zoomer et de regarder les aspects mesurables. Autrement dit ? On analyse l’impact direct des activités de l’entreprise sur l’environnement, la société et les parties prenantes. Cela implique les employés (conditions de travail agréables, politique de rémunération, évolution de carrière, inclusion, etc…), les clients (transparence, qualité des prestations, etc…), les investisseurs, les médias, les organismes publics et enfin les autres tiers (fournisseurs, partenaires, etc…)
La responsabilité externe
On s’intéresse ici à l’aspect social. Cela peut passer par du sponsoring, des donations, du mécénat au sens large ou du mécénat de compétence. On ne s’intéresse pas à l’activité en elle-même de l’entreprise mais plutôt aux actions solidaires mises en place en parallèle. En effet, une entreprise peut avoir un rôle essentiel à jouer au niveau social à l’échelle locale, nationale et même internationale.
Pourquoi est-il essentiel de mettre en place une stratégie CSR cohérente et ambitieuse au sein de son entreprise ?
Une stratégie CSR est essentielle pour de nombreuses raisons.
Tout d’abord, c’est une façon pour l’entreprise d’être en accord avec les enjeux écologiques actuels et à venir. Cela permet ainsi de limiter les risques, et à minima d’en avoir conscience, et de mieux prévoir ainsi sa performance économique et son déploiement stratégique. La CSR revêt également des enjeux d’image. Il s’agit de montrer aux parties prenantes (fournisseurs, partenaires, investisseurs, candidats, clients, collaborateurs, etc…) que l'entreprise est engagée sur ce point et avance ainsi dans la bonne direction. Il s’agit aussi d’être tout simplement dans les règles par rapport à la réglementation en vigueur (et à venir). Enfin, engager ce type de démarche peut aussi permettre d’inciter l’innovation et l’émergence de nouvelles solutions plus adaptées aux besoins de l’entreprises et aux enjeux de notre planète.
Autrement dit ? C’est positif sur tous les plans. En revanche, c’est une stratégie très large qui implique la mise en place de moyens adaptés (humains, financiers, etc…) afin d’être efficace.
La CSR, bientôt une obligation pour tous ?
Pour le moment, la démarche sociale et environnementale des entreprises reste une option. Autrement dit ? Rien d’obligatoire et peu de sanctions prévues, hors quelques exceptions près. Pourtant, les choses bougent. De nouvelles normes se préparent et tout laisse à penser que ce sera un indispensable à terme. Chez Carbo, on est convaincus que c’est une bonne chose. Nous avons tous un rôle à jouer dans la transition écologique, et les entreprises sont aux premières loges. Ensemble, nous pouvons faire bouger les choses dans le bon sens alors autant y aller à fond.