À Bordeaux, un lieu alternatif camerounais remet l’art au cœur du vivant

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màj en octobre 2025

Jusqu’au 18 octobre à Bordeaux et alentours, l’Institut des Afriques donne carte blanche à la Fabrique de Suza, lieu alternatif camerounais pour une programmation mêlant exposition, causeries, musique live et rencontres. Parmi les sujets au programme : économie du vivant, colonialisme vert, et patrimoine naturel et culturel.

Agroécologie des sols ; agroécologie de l’esprit

Installé à quelques kilomètres de Douala – la capitale économique du Cameroun –  la Fabrique de Suza est un lieu pour le moins atypique. Implanté au sein d’une ferme biologique, le lieu cultive une forme d’agroécologie de l’esprit puisqu’il rassemble chercheurs, artistes, techniciens, philosophes, tradipraticiens et experts dans un cadre encourageant l’émulation et la maïeutique.

La Fabrique de Suza

Très engagé sur la question de l'art et du vivant, le lieu est né à l’initiative de plusieurs personnalités intellectuelles, dont la galeriste franco-sénégalaise Marème Samb Malong, l’écrivain sénégalais Felwine Sarr, l’historien et politologue camerounais Achille Mbembe, la philosophe française Séverine Kodjo-Grandvaux ou encore l’écrivain camerounais Simon Njami. « L'ambition [est] d'offrir aux jeunes générations les moyens de penser et de transformer le monde dans lequel elles vivent, en s'engageant dans des projets concrets en phase avec les enjeux locaux et communautaires » peut-on lire dans un document de présentation de la Fondation MAM, qui héberge le lieu.

De Douala à Bordeaux

L’an dernier, l’Institut des Afriques – dont le but est de favoriser le rayonnement des dynamiques africaines en Nouvelle-Aquitaine – a pris contact avec la Fabrique de Suza pour leur proposer une carte blanche. « Ce qu’on voulait, c’est de proposer ici, à Bordeaux, une photographie inspirante de l’activité menée là-bas, raconte Élodie Raso, chargée de communication à l’Institut. On a donc construit une programmation s’étalant sur deux semaines, avec Marème Malong, la directrice et cofondatrice du lieu, Mohamed A. Cissé, fondateur de l'agence culturelle KCISS, et Hemley Boum, une romancière camerounaise qui fait également partie du projet. »

Mareme Malong, directrice et cofondatrice de la Fabrique de Suza - © Alain Ngann

Cette carte blanche de 14 jours – intitulée « L’art au cœur du vivant » – propose donc au public de voir le monde à travers un regard camerounais, notamment avec une exposition consacrée à la mémoire de l'esclavage, des causeries et afterwork autour de l’économie du vivant et de l’entrepreneuriat culturel responsable, des concerts, ou encore une soirée slam sur le thème des mémoires alimentaires.

Herbier de la Fabrique de Suza

À chaque fois, l’idée est d’appliquer sur le sol néo-aquitain les préceptes de ses invités camerounais. Samedi 12 octobre, les participant·es à l’événement seront par exemple invité·es à créer un herbier collectif à partir des plantes environnant la Villa Valmont (à Lormont, à côté de Bordeaux), tout en bénéficiant des lumières d’Éric Ngansop, botaniste à l’Herbier National de Yaoundé au Cameroun. Jeudi 17 octobre, une soirée de « dégustation slamée » sera aussi l’occasion de découvrir le concept de « mémoire alimentaire » et de métisser sa culture gastronomique, avec l’aide d’un chef, d’une poétesse, et de deux chercheurs en géographie. Pour ne rien gâcher, l’événement prend aussi grand soin d’intégrer les publics scolaires, avec, entre autres, un atelier de fabrication de peintures végétales avec des collégiens, et la participation d’élèves d’un lycée pro sur la dégustation slamée. 

Aux Avant-Postes (Bordeaux), une exposition portée par la Galerie MAM et le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA se poursuivra sur toute la durée du festival pour présenter quatre œuvres de leurs collections « mettant en résonance la mémoire de l’esclavage éclairant ainsi nos conditions actuelles et nos défis à venir ». Parmi les œuvres exposées, There’s Only So Much A Neck Can Carry, d’Otobong Nkanga explore, à travers la métaphore du cou et des différents artefacts l'entourant, l’exploitation toujours actuelle des humains, des ressources et des biens.

L’œuvre There’s Only So Much A Neck Can Carry d’Otobong Nkanga,
présentée à l’exposition

« La démarche, avec cette carte blanche, c’est de se poser, d’écouter les cofondateurs de la Fabrique de Suza, et ainsi de profiter de ces présences qui sont extrêmement précieuses, continue Élodie Raso. C’est pour nous l’occasion de changer de prisme ».

Carbo Média est partenaire de l'événement L’art au cœur du vivant, carte blanche à la Fabrique de Suza, jusqu’au 18 octobre 2024 à Cenon, Lormont et Bordeaux. Programme.

Millie Servant
Millie est journaliste et rédactrice en chef. Elle défend un journalisme écolo, joyeux, sans anxiété ni techno-solutionisme.
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