Que nous réserve cette rentrée côté ciné ? Carbo a passé au crible les sorties de long-métrages dans lesquels nature et/ou écologie sont au rendez-vous. Dans nos petits papiers on trouve du film familial, du doc d’auteur, de l’animation, de la Sicile, de la Bretagne, des agriculteurs, Michaël Youn, Mylène Farmer, de l’huile de palme, du post-Cannes et du félin.
Anaïs, 2 chapitres de Marion Gervais
= Julie Delpy + Petit Paysan + Love galère story
C'est l’histoire d'Anaïs, pleine de fougue et d’espoirs, qu'on suit l’année de ses 24 ans alors qu’elle installe en tant qu’agricultrice en Bretagne. « T’es trop belle pour ça », lui dit-on. Anaïs n’a pas l’eau, pas l’électricité mais des idées à tous les étages et un franc-parler pour parer les tempêtes administratives et misogynes. On la retrouve dix ans plus tard, en couple avec Seydou - mais pas Léa, lui se bat pour obtenir des papiers. Ces deux parties, dont la première était sortie en 2014 sous le titre Anaïs s'en va-t-en guerre sont réunies dans un seul et même film pour offrir le portrait d’une femme à contre-courant.
Désirabilité : 6/10
Actuellement en salle : liste.
Toxicily de François-Xavier Destors et Alfonso Pinto
= True detective + Blade Runner + un prozac + Martin Parr en Sicile
À 7 ans, Chiara tombe malade. Avec sa mère, elle vit à côté de l’un des plus grands complexes pétrochimiques d’Europe qui compte des centaines de cancers et de morts. Et pourtant elles restent. Comme les 180 000 habitants de cette région sacrifiée. Qu’est-ce qui les empêche de fuir ? Que faire lorsque la connaissance n’entraîne plus l’action ? Comme une allégorie de notre monde actuel, et malgré des non-dits discutables, le film-documentaire franco-italien Toxicily montre sensiblement le silence et la résignation, et met en lumière l’un des plus grands scandales environnementaux et sanitaires contemporains. On l’a vu, la suite de notre critique ici.
Désirabilité : 7/10
Actuellement en salles : liste.
C’est le monde à l’envers de Nicolas Vanier
= Morning Live feat L’amour est dans le pré + Pablo Servigne + Roland Garros
Pablo Servigne avait raison, le monde vient de s’effondrer et ça ne plaît pas à Stanislas - Michaël Youn, qui s’est fait connaître dans les années 2000 en hurlant nu dans un mégaphone -, redoutable trader qui doit troquer la Défense pour la ferme de Patrick. Stanislas a eu du nez, il vient juste de faire son dernier placement financier. Mais lorsqu’il débarque avec toute sa famille, ça frise entre les blés car Patrick et son propre clan n’entendent pas laisser leurs terres à ces Parisiens déchus. Le casting Valérie Bonneton, Éric Elmosnino, Barbara Schulz, François Berléand et Yannick Noah, réussira-t-il à s’entendre et à fonder un monde nouveau ?
Désirabilité : 3/10
Sortie le 16 octobre.
Bambi, L’histoire d’une vie dans les bois de Michel Fessler
= Nostalgie + La Nuit du chasseur + C’est une belle journée + David Attenborough
Si en 1997 (date de sortie en France de la VHS éponyme - note à l’attention des Millenials) on vous avait dit que l’histoire de Bambi serait un jour racontée par Mylène Farmer et diffusée en 4K dans toutes les cinés de France, auriez-vous dit « Tout est chaos à côté ? ». Avec des si on met Paris en bouteille, et c’est une personne dont le père a imposé le patronyme de la chanteuse, en hommage à son talent artistique, comme - troisième - prénom de sa fille qui le dit.
Désirabilité : 6/10
Sortie le 16 octobre.
Sauvages de Claude Barras
= La Promesse verte + La planète des singes + Les Goonies
Deuxième film de l’année sur les ravages de l’huile de palme après la fiction La Promesse verte qu’on avait beaucoup aimée, il s’agit cette fois d’une animation ayant passé l’épreuve cannoise en mai dernier. Son réalisateur suisse Claude Barras était très attendu puisqu’il n’avait pas produit de nouveau long-métrage depuis Ma vie de courgette, pour lequel il avait reçu le César du meilleur film dans sa catégorie en 2017. Ici, il nous embarque à Bornéo, dans le combat de Kéria et sa famille. Coup sur coup, ils accueillent un bébé orang-outan abandonné et leur jeune cousin Selaï, chassé par les compagnies forestières. L’aventure militante en stop motion peut commencer. Avec Gaël Faye et Lætitia Dosch au casting voix, on a très très hâte de découvrir cette œuvre.
Désirabilité : 8/10
Sortie le 16 octobre.
Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau, de Gints Zilbalodis
= Les Aristochats + Waterworld + Taylor Swift sur l’arche de Noé
Autre film d’animation de cette rentrée qui s’intéresse aux bouleversements du monde (également passé par Cannes et auréolé de quatre prix au prestigieux Festival d’Annecy), Flow nous plonge littéralement dans un univers où la planète a été noyée par des inondations monstres. No more cat ladies et no more… nobody. Les humains ont été rayés de la carte. Un adorable petit chat noir réussit à trouver refuge dans un bateau avec un groupe d’animaux, s’annonce alors un défi encore plus grand que celui d’affronter sa peur de l’eau : s’entendre avec les autres malgré toutes leurs différences. Toute ressemblance avec des faits existants...
Désirabilité : 8.5/10
Sortie le 30 octobre.
La plupart des films de notre sélection seront projetés en avant-première à l'occasion du Festival Atmosphères, du 9 au 13 octobre à Courbevoie.