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Création d’un service, fabrication d’un produit, développement d'une entreprise... c'est indéniable, la plupart de nos actions ont des conséquences (positives ou négatives) sur l’environnement. Pourtant, et dans la plupart des cas, cet impact environnemental est encore difficile à appréhender ou à évaluer. Vous planifiez une étude d’impact ambitieuse ? Ou vous cherchez simplement à consolider les bases ? Voici quelques infos qui devraient vous être utiles.
L’impact environnemental, qu’est-ce que c’est ?
Définition
Lorsque l’activité humaine affecte la qualité de l’eau, de l’air, des ressources en général, mais aussi la santé humaine, on parle alors d’impact environnemental - et même social. Ainsi, il peut être positif ou négatif.
Est-ce qu’un produit ou un service peut être complètement neutre?
La réponse est : non. Aucun produit, par définition, ne peut être neutre. Le fabriquer revient à utiliser des matières premières, de l’énergie pour sa conception. Il faut le concevoir, l’emballer, le transporter, etc. Cependant, on peut identifier et choisir un type de produit qui émet un impact le moins négatif possible pour protéger l'environnement.
De même que pour le service: son impact ne peut être écologiquement neutre.
Le cas du vélo électrique, pas si écolo que ça
Bon intermédiaire aux véhicules à essence. Mais pas si inoffensif, ni pour l’environnement, ni pour votre santé ! La batterie au lithium-ion présente, sur la plupart des vélos électriques, un risque de surchauffe. Et une faible autonomie. Ceci nécessite donc une plus grande consommation d’électricité. De plus, l’extraction du lithium n’est pas aussi bénigne qu’on le pense. Elle implique en effet un forage. Et donc une destruction de l’écosystème environnant. Sans oublier la question du recyclage des batteries : complexe, dangereuse et néfaste pour l’environnement.
Les bases d’une étude d’impact environnemental
Lorsque vous développez un programme, un plan ou un projet, il est possible d’effectuer une évaluation d’impact. Elle permet :
- De prendre en considération les effets négatifs et positifs ;
- De prendre en compte les effets intentionnels et les effets non intentionnels liés aux procédures d’intervention ;
- D’inclure l’analyse des causes des effets observés.
La loi du 10 juillet 1976 a imposé la réalisation d’une évaluation de l’impact à une liste de catégories de projets, plans ou programmes. Le Ministère de la Transition écologique définit une séquence : éviter, réduire et compenser. Elle prend en compte non seulement la biodiversité mais aussi tous les sujets liés à l'environnement : la santé humaine, la qualité de l’air, du sol ou de l’eau, etc.
Le déroulement
L’évaluation comprend différents aspects de la réalisation d’un projet, d’un plan ou d’un programme :
- Une description du projet : sa localisation, sa conception ou ses caractéristiques.
- Une description des conséquences de la mise en œuvre dudit projet sur l’environnement, et une description de l’évolution probable de cet environnement sans ce projet.
- L’indication des incidences du projet sur l’environnement.
- La présentation des mesures envisagées afin d’éviter ou de réduire les effets négatifs du projet sur l’environnement (ou santé humaine).
Mention spéciale pour les infrastructures liées au transport
D’autres indicateurs sont exploités pour analyser les impacts d’infrastructures de transport. L’analyse des coûts pour la collectivité liés aux nuisances et aux pollutions émises par ces nouvelles infrastructures, sont observés. De même, l’influence du projet sur le développement urbain, ainsi que les hypothèses de trafic, la consommation énergétique ou encore les risques liés aux aménagements sont regardés.
Comment calculer un impact environnemental ?
L’analyse du cycle de vie, appelé ACV, est la méthode la plus aboutie pour mesurer les impacts sur l’environnement.
L’Ademe établit 2 types d’approche :
L’approche dite “cycle de vie” (ou ACV)
Cette approche analyse toutes les étapes du cycle d’un produit, d’un service ou d’un procédé. Elle prend en compte tous les impacts environnementaux produits à chaque étape : l’extraction des matières premières, s’il s’agit d’un bien, sa fabrication et son transport, par exemple.
L’approche dite “multicritère”
L’analyse repose ici sur les flux entrants et sortants. On entend par “flux” toute pollution qui entre dans le processus de production ou qui en sort. Les flux entrants sont des matières et de l’énergie comme par exemple, les ressources en fer, eau ou gaz. Les flux sortants sont les déchets, des liquides rejetés et autres.
Le problème du calcul de l’impact de ces flux est l’incertitude de leur valeur. C’est pourquoi il est préférable de les qualifier de “potentiels”.
Réduire l’impact environnemental à l’international
Pourquoi s’intéresser à l’impact environnemental des activités mondiales?
Il y a deux éléments de réponse :
- L’ouverture du marché international implique une augmentation des échanges. Cela veut dire plus d’émissions liées au transport (de plus ou moins grande distance) et à l’accélération de la production. La demande devient internationale et donc le potentiel de consommation plus grand. La pollution et la dégradation voire l’épuisement de ressources naturelles peuvent freiner l’activité économique, et donc affaiblir la compétitivité économique d’entreprises voire de pays. C’est pourquoi une gestion plus durable est nécessaire.
🖐 A savoir : 80% des volumes d’échanges mondiaux se font par voie maritime. La montée des eaux et les conséquences du changement climatique sont un risque pour ce mode de transport (fermeture des ports, par exemple).
- L’ouverture internationale et l’économie mondiale sont un véritable tremplin pour l’échange des connaissances. En s’intéressant à des processus de production à faible impact, on permet la diffusion de pratiques durables et une économie mondiale plus pérenne.
Limiter les impacts environnementaux du monde
Qui dit croissance économique dit multiplication des échanges. Or, ces échanges ont un coût environnemental. Mais il faut en tirer parti : en donnant accès à cette économie mondiale, il faut en contrepartie inciter les pays à limiter leur empreinte carbone.
Découvrez notre Quizz sur le réchauffement climatique !
Une normalisation internationale pour limiter l’impact environnemental
Les normes ISO 14000 fixent un système de management environnemental (SME) international. Les outils qu’elles proposent offrent un guide aux entreprises ou organisations qui souhaitent suivre la voie du durable.
La norme ISO 14001 de 2015 établit un cadre qui permet aux entreprises :
- de connaître et maîtriser des impacts liés à ses activités, aux services et aux produits qu’elle propose ;
- d’avoir une meilleure performance ;
- de mettre en place un mécanisme systématique de réduction de son empreinte.
Les normes ISO 14040 à 14043 établissent les grandes étapes de l’ACV :
- la définition des objectifs et du domaine d'application ACV
- la phase d'inventaire du cycle
- l'évaluation de l'impact
- la phase d'interprétation
- la communication et la revue critique de l'analyse du cycle de vie
- les limitations de l'analyse du cycle
- la relation entre les phases de l'analyse du cycle
- les conditions d'utilisation des choix de valeurs et des éléments facultatifs
Des mesures à l’échelle européenne
Encore plus exigeant que l’ISO 14001, l’Europe à mis en place un règlement appelé Eco-management and audit scheme (EMAS). Il impose la publication d'une Déclaration environnementale aux entreprises. Effectivement, elles ont donc l’obligation de communiquer sur leur impact social et environnemental, et les objectifs fixés.
Comment améliorer l’impact environnemental des entreprises et de ses collaborateurs ?
Votre structure peut inciter vos collaborateurs à réduire leur empreinte carbone individuelle, en passant par différentes actions :
Une meilleure gestion de ses déchets
Mieux gérer ses déchets passe par 3 types de processus : réduire, trier et recycler ses déchets. En réduisant sa consommation d’objets en plastique, comme les gobelets, et en privilégiant des objets recyclés, on réduit son impact social et sur l’environnement. Ainsi, l’ADEME encourage l'utilisation du papier recyclé.
🖐 Le papier peut être recyclé jusqu’à 7 fois.
De plus, l'ADEME encourage à mettre à disposition un système de tri au sein de votre structure, pour réduire son empreinte. Une société peut également faire le choix du partenariat, en collaborant avec des organisations comme Citeo (récemment agréé par l’Etat) pour renforcer son engagement environnemental.
Développement d’une éco-conception responsable
Source de différenciation et d'innovation, le développement d’une éco-conception peut être un vrai plus pour l’entreprise. La directive 2009 du Parlement européen et du conseil définit l’écoconception comme “l’intégration des caractéristiques environnementales dans la conception du produit en vue d’améliorer la performance environnementale du produit tout au long de son cycle de vie”.
Eco-concevoir c’est ajouter une plus-value à la société, proposer des services ou biens innovants aux clients, et intégrer une responsabilité sociale à l’entreprise. C'est aussi faire attention à l'empreinte carbone de son produit.
Favoriser les circuits courts
Le Conseil général de l’environnement et du développement durable établit que le transport représente plus de 15% des émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise. Ainsi, il est préférable de développer des partenariats avec des entreprises locales.
🖐 Bon à savoir : un rapport de Greenpeace indique l’orientation d’Apple vers l’éco-conception et l’usage de circuits courts. L’entreprise californienne utilise des matériaux recyclés ou renouvelables, même s’il lui reste tout de même un long chemin à parcourir pour se mettre totalement au vert...
Développement du télétravail
On a pu le constater avec la crise sanitaire : le développement du télétravail favorise la réduction de l’impact de votre entreprise. Une étude réalisée par l’ADEME met en avant les bénéfices environnementaux apportés par ce greenworking. La baisse des trajets domicile-travail réduirait les émissions des entreprises d’environ 271 kg eqCO2 par an, et pour chaque jour de télétravail hebdomadaire.
⚠️ L’étude révèle aussi les effets rebond liés à ce nouveau modèle de travail. En effet, il peut inciter les individus à se déplacer pour d’autres raisons et à augmenter la consommation énergétique de son domicile...
Privilégier des transports peu émetteurs
Le partage de véhicules entre collaborateurs permet de réduire la pollution de chaque employé et donc, limiter l’impact global de votre société. La mise en place d’une flotte auto-partagée ou d’un système de covoiturage peuvent être des solutions à envisager.
Investir dans l’énergie verte
L’investissement dans le Green IT est évidemment une autre solution envisageable : votre entreprise peut améliorer sa responsabilité sociétale et environnementale (RSE) en ce sens.
Quel impact environnemental du Covid-19 ?
La pandémie a engendré une réduction des déplacements et un ralentissement de l’activité économique dans le monde. En conséquence, les émissions de gaz à effet de serre ont chuté, révélant ainsi un impact positif. Mais d'un autre côté, les retombées économiques de la crise peuvent freiner les recherches dans les énergies vertes. De même, elles ont stoppé l’avancée de la diplomatie environnementale.
Les méthodes d’évaluation et les solutions qui existent pour comprendre et réduire l'impact environnemental de votre société sont diverses. Mais ce ne sont que des estimations. Les conséquences de la Covid-19 sont ambivalentes, et restent difficiles à mesurer par exemple. Carbo propose une solution permettant de mieux comprendre ce phénomène, notamment via l’indice carbone pour mesurer le potentiel impact de la crise via la consommation.